Le 16 juin 2024, c’est la journée mondiale de l’enfant africain. Elle sera célébrée cette année sous le thème: «L’éducation pour tous les enfants en Afrique: l’heure est venue». L’année dernière, cette journée était marquée, au Congo, par l’installation du parlement des enfants, sous les auspices d’Isidore Mvouba, président de l’assemblée nationale, en présence de Michel Mayinga, premier vice-président du sénat, représentant le président du sénat, du ministre d’Etat Pierre Mabiala, ministre des affaires foncières et du domaine public, chargé des relations avec le parlement, et de Mme Irène Marie Cécile Mboukou-Kimbatsa, ministre des affaires sociales, de la solidarité et de l’action humanitaire, tutelle du parlement des enfants. Que va-t-il se passer cette année?
On ne le dira jamais assez, l’éducation est un facteur fondamental pour l’avenir des enfants. Aucun enfant ne doit en être privé. Or, en Afrique et donc au Congo, le droit à l’éducation est encore un grand défi à relever. Bien sûr, les gouvernements africains font beaucoup d’efforts, mais trop d’enfants sur le continent sont encore privés d’éducation. En 2023, la Banque mondiale estimait que «malgré les progrès réalisés, 8 enfants sur 10 en Afrique de l’Ouest et du centre ne savent ni lire, ni comprendre un texte simple à l’âge de 10 ans, et plus de 32 millions d’enfants restent privés d’école, soit la plus importante proportion au monde».
Dans la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, entrée en vigueur depuis novembre 1999, les Etats africains se préoccupent de ce que «la situation de la plupart des enfants africains reste critique, en raison de facteurs uniques liés à leur situation socio-économique, culturelle, traditionnelle et de développement, aux catastrophes naturelles, aux conflits armés, à l’exploitation et à la faim, et en raison de l’état physique et mental de l’enfant immaturité, qui a besoin de protections et de soins particuliers».
En vue de promouvoir une Afrique digne des enfants, l’Union africaine a adopté, en 2015, l’Agenda de l’Afrique pour les enfants, appelé «Agenda 2040». Il établit dix aspirations des enfants pour les 25 années à venir, sur la base des enseignements tirés des 25 dernières années. Ce qui signifie que les droits des enfants africains devraient être fermement protégés, les priorités de cet agenda devant être pleinement mises en œuvre d’ici à 2040. Le parlement des enfants devrait prendre cet agenda comme base de travail, afin d’accompagner le gouvernement, avec l’appui du parlement, dans sa réalisation au Congo.
Rappelons que le 16 juin est un événement annuel qui commémore, depuis 1991, le massacre, en 1976, des enfants de Soweto, par le régime de l’apartheid en Afrique du Sud. Cette année, des enfants et des adultes sud-africains iront à Soweto, pour exiger des dirigeants africains qu’ils aident les orphelins et les enfants vulnérables. Les coalitions de l’action mondiale contre la pauvreté ont choisi cette occasion, pour en faire la journée africaine du bandeau blanc et pour faire une demande régionale auprès des dirigeants des pays concernés, afin qu’ils agissent immédiatement pour éradiquer la pauvreté extrême qui cause la mort d’un enfant toutes les trois secondes en moyenne.
Urbain NZABANI