En sa qualité de président en exercice du Gabac (Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale), Jean-Baptiste Ondaye, ministre de l’économie et des finances, a présidé, vendredi 29 septembre 2023, à Brazzaville, le lancement officiel des travaux de la 19ème plénière de la commission technique du Gabac. Cette plénière est la suite logique des discussions de trois jours des deux groupes de travail: le groupe de travail sur les évaluations et la conformité (Gec) et le groupe de travail sur les risques, tendances et méthodes (G.r.t.m).

En dehors des évaluations et par-delà l’analyse des risques, des tendances et méthodes, les échanges ont porté également sur le suivi de la mise en œuvre des recommandations issues de la 18ème plénière de la commission technique tenue en avril 2023, à Libreville (Gabon), qui abrite le siège du Gabac.

Une vue des participants aux travaux du Gabac.

En présence d’André Kanga, actuel secrétaire permanent du Gabac, et des délégations des pays membres de l’institution, le ministre Jean-Baptiste Ondaye a lancé un appel solennel à l’endroit des Etats de la Cemac. «Je saisis la présente occurrence pour lancer un appel à l’endroit de nos Etats, afin que les efforts en cours visant à faire de notre sous-région une forteresse imprenable contre la criminalité financière organisée, avec sa cohorte de menaces d’ordre économique et sécuritaire, soient poursuivis avec plus de vigueur et de pragmatisme», a-t-il souligné.
Le relèvement de ce défi est tributaire, entre autres, du renforcement des synergies entre les acteurs étatiques et non-étatiques; de la mise à la disposition des instances nationales et communautaires dédiées à la lutte contre «l’argent sale» et ses sous-produits; d’assurer le renforcement des capacités de l’expertise devant mener ce combat, à la fois rude et complexe, aussi bien au niveau des Etats qu’à l’échelle communautaire.
Le président en exercice du Gabac a énuméré quelques actions mises en œuvre par le Congo, pour corriger les défaillances constatées dans le dispositif de lutte contre les antivaleurs, dont la lutte contre le blanchiment de capitaux. Il s’agit de: l’achèvement du processus d’évaluation nationale de lutte contre le blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme (Enr); la mise en place d’une stratégie nationale de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme assortie d’un plan d’actions triennal; la promulgation de la loi n°28-2021 du 12 mai 2021 portant régime juridique du gel des avoirs ou des actifs liés au terrorisme et à son financement; l’organisation en novembre 2022 de la session inaugurale du comité de coordination des politiques nationales de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement de la prolifération des armes de destruction massive.
Créé par acte additionnel du 14 décembre 2000, le Gabac est le prolongement, dans la sous-région Afrique centrale, du Gafi (Groupe d’action financière). Ce dernier est l’instance faîtière à l’échelle mondiale, créée en juillet 1989, pour la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme ainsi que contre le financement de la prolifération des armes de destruction massive.
En tant qu’institution communautaire, le Gabac a pour rôle d’assurer l’intégrité du système financier au sein des Etats membres de la Cemac (Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine, République du Congo et Tchad).

Joseph MWISSI NKIENI

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