Depuis 1994, la communauté internationale célèbre, chaque 1er juillet, la journée mondiale du reggae, une musique et un mouvement culturel, le rastafari, nés à la fin des années 60, dans les faubourgs de Kingston, la capitale de la Jamaïque, un État insulaire de la mer des Caraïbes, en Amérique latine, indépendant du Royaume-Uni en 1962 et membre du Commonwealth. L’origine de cette journée spéciale remonte à l’année 1994, lorsque l’Unesco a inscrit le reggae sur la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette reconnaissance internationale a donné naissance à la journée mondiale du reggae, qui vise à sensibiliser le grand public à l’importance de cette musique dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue interculturel.
La date du 1er juillet comme journée mondiale du reggae correspondrait au jour où, en 1968, «Toots and the Maytals», un groupe vocal jamaïcain de ska, rocksteady et de reggae, parmi les plus connus, a chanté sa célèbre chanson «Do the reggae». Mais, tous les spécialistes ne sont cependant pas d’accord sur ce point. Ils reconnaissent plutôt que le reggae, en tant musique, a connu une lente émergence à partir de la fin des années 60 et au cours des années 70.
Pays aujourd’hui de près de 3 millions d’habitants, la Jamaïque a une population qui, à l’indépendance en 1962, était composée de 76% de descendants d’esclaves noirs, 15% de colons européens notamment anglais et le reste des Chinois, Indiens et métis. Aujourd’hui, la population d’origine européenne a nettement diminué ne représentant plus que 1% de la population totale. Sous l’ère coloniale britannique, la Jamaïque fut un des principaux pays exportateurs de sucre, grâce à son économie de plantation reposant sur l’esclavage.
La lutte pour l’émancipation des Noirs a marqué l’histoire de l’île au 19ème siècle. La musique reggae sera ainsi, comme d’autres musiques nées en Jamaïque, le véhicule du combat pour la liberté, la justice et l’égalité des races, portés par les communautés rastafaris. Le reggae deviendra une forme de résistance contre la domination de l’homme blanc, contre l’impérialisme, pour la libération de l’homme noir. Les rastas croient en Dieu et sont marqués par le concept Babylone, avec des pratiques cultuelles bien particulier: ne pas se couper les cheveux (dreadlocks); prendre la ganja (chanvre) dans le but d’élever son âme; ne pas consommer de l’alcool ni de viande; accepter la polygamie, etc.
Ainsi, autour de cette musique, se forme tout un environnement culturel et même spirituel. «Musique contestataire par excellence depuis sa naissance dans les faubourgs de Kingston, en Jamaïque, le reggae a conquis le monde à travers les chansons de Bob Marley, Peter Tosh, Burning Spear, Jymmy Cliff, Israel Vibration et bien d’autres». Bob Marley (1945-1981) est incontestablement le grand apôtre du reggae, une musique devenue universelle dont il a créé ses chansons les plus emblématiques, avec un retentissement planétaire. Aujourd’hui, le reggae continue d’attirer du monde et d’inspirer les artistes, malgré le temps qui passe. Ce 1er juillet, les archi-fans du reggae seront en fête, à travers des festivals et autres concerts qui mettront cette musique à l’honneur.
Urbain NZABANI