Cette année, les Mucodec (Mutuelles congolaises d’épargne et de crédit) ont atteint leurs 40 ans d’existence. La cérémonie officielle marquant l’ouverture des festivités de cet anniversaire a eu lieu, en grande pompes, à Madingou, chef-lieu du Département de la Bouenza, mercredi 12 juin 2024, sous les auspices de la première dame, Mme Antoinette Sassou Nguesso, marraine de cet évènement. A cette occasion, elle a inauguré la stèle des Mucodec, érigée à l’entrée de la C.l.m (Caisse locale Mucodec) à Madingou-poste, en présence de quelques parlementaires (sénateurs et députés), des autorités départementales, locales, des sages et des principaux responsables des Mucodec, dont Florian Mougnengué Bitanda, président fédéral, et Dieudonné Ndinga-Moukala, directeur général des Mucodece, ainsi que des présidents élus des C.l.m locales et leurs gérants.
Pourquoi Madingou pour lancer les festivités des 40 ans des Mucodec? La réponse est dans l’histoire de cet établissement de micro-finances de première catégorie, la plus importante de notre pays. C’est une structure de micro-finance née à l’intérieur du pays, notamment à Madingou-gare, qui a commencé son extension dans le Département du Pool, avant de s’implanter à Brazzaville, la capitale.
En effet, la toute première C.l.m était ouverte en juin 1984, à Madingou-gare. La deuxième (aujourd’hui fermée) s’était implantée dans le Village de Kimpalanga, à mi-parcours entre Nkayi et Madingou, sur la route nationale n°1. En février 1985, la troisième C.l.m est ouverte à Mindouli, dans le Département du Pool, avant le lancement d’une autre caisse à Kinkala, chef-lieu dudit département. C’est le 25 mai 1985 que la première C.l.m de Brazzaville ouvre ses portes à Bacongo.
«Les Mucodec sont, au départ, le fruit d’un partenariat entre le gouvernement congolais et la coopération française. Le projet est initié en 1981 sous le nom de Coopératives d’épargne et de crédit (Coopec). Mais en 1989, le nom change, à cause d’une confusion avec une autre microfinance dénommée Copec. Le nom Coopec est ainsi abandonné au profit des Mutuelles congolaises d’épargne et de crédit (Mucodec)», rappelle le document historique de l’établissement.
Ainsi, «impulsé par la Coopération française, la volonté du gouvernement congolais et du C.i.c.m (Centre international du crédit mutuel), comme partenaire technique, les Mucodec ont pris la forme d’établissement de crédit mutualistes, dès 1989». C’est en 2005 seulement, que les Mucodec obtiennent l’agrément de la Cobac (Commission bancaire d’Afrique centrale), comme établissement de microfinance de première catégorie.
L’érection de la stèle, fabriquée en matériaux locaux, pour un poids total de 700 kg, à Madingou, symbolise donc le lieu de départ de cette aventure qui a donné naissance à une structure de micro-finance qui apporte une grande valeur ajoutée dans la bancarisation des populations, l’inclusion financière et la lutte contre la pauvreté.
En effet, depuis leur création en 1984, les Mucodec sont devenues le principal acteur de la microfinance au Congo. Ses dirigeants et ses partenaires s’activent dans la bancarisation des populations congolaises, pour lutter contre la pauvreté et assurer la promotion de l’inclusion financière, particulièrement celle des populations ne pouvant pas accéder au système bancaire classique. Cette mission première fait du réseau Mucodec un acteur-clé du secteur financier national, de sa par sa proximité avec les populations, à travers ses sociétaires, et son engagement en faveur de l’inclusion financière, portée comme une profession de foi. Durant les quatre premières décennies de leur histoire, les Mucodec ont montré leur capacité à évoluer, s’adapter et innover, pour toujours répondre au mieux aux besoins et préoccupations de leurs sociétaires, principalement les plus vulnérables. C’est un réseau bancaire qui compte aujourd’hui 440 mille membres et 45 caisses locales et points de vente, répartis sur le territoire national, avec 539 salariés et 350 administrateurs élus bénévoles. En 2023, son total bilan représente 328 milliards de francs Cfa, soit une augmentation de 41 milliards de francs Cfa par rapport à 2022.
Mais, ce succès lui vaut aussi de la convoitise, avec des attaques virulentes dans les réseaux sociaux. Les menues difficultés de parcours sont parfois montées en épingle dans les médias, comme pour discréditer sa gestion. Il n’empêche, la structure avance. Pour l’avenir, le président fédéral Florian Mougnengué Bitanda a tenu à célébrer le présent et regarder l’avenir avec optimisme, dans l’innovation, l’extension des services, en renforçant l’impact positif sur la vie des sociétaires et leurs communautés. Pour sa part, le directeur général Dieudonné Ndinga-Moukala entend poursuivre l’extension du réseau Mucodec sur le plan national, en renforçant sa présence dans certaines localités. A moyen terme, il souhaite aussi exporter l’expérience dans d’autres pays africains.
Martin
BALOUATA MALEKA