Le Renapac (Réseau national des populations autochtones du Congo), plateforme regroupant plus d’une vingtaine d’organisations de la société civile intervenant dans la défense des droits humains et de la gouvernance forestière, a tenu, vendredi 12 et samedi 13 avril 2024, dans la salle de conférence de l’hôtel de ville de Kinkala, commune et chef-lieu du Département du Pool, sa 5ème assemblée générale extraordinaire, pour procéder au renouvellement des instances dirigeantes, suite au décès inopiné du coordonnateur élu à l’assemblée générale de 2018. Les travaux se sont déroulés sous le patronage d’Aubin Djondo-Kendé, directeur des mécanismes de consultation à la Direction générale de la promotion des peuples autochtones, au Ministère de la justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, en présence des deux représentants de «Tenure facility», partenaire du Renapac, à savoir Raymond Achu Samndong, chargé de programme au Congo et Ivo Fernandes, chargé de projets.
Pour mettre fin au mandat du bureau exécutif intérimaire mis en place en 2021, le Renapac a tenu une assemblée générale extraordinaire, pour renouveler ses instances dirigeantes et renforcer son cadre juridique. Ainsi, le Conseil d’administration, le Bureau exécutif et la Commission de suivi et évaluation ont été renouvelés. Les cérémonies d’ouvertures et de clôture de cette assemblée étaient présidée par Daniel Ndokolo, conseiller socio-culturel du préfet du Pool. Les participants à l’assemblée, près d’une soixantaine, sont venus des douze départements du pays. Le Ministère de la justice des droits humains et de la promotion des peuples autochtones y était représenté par quelques délégués.
Dans son mot de circonstance, Antoine Ngoma, le président du Conseil d’administration sortant, a rappelé que le Renapac a totalisé 17 ans d’existence, il a organisé quatre assemblées générales, malgré les faiblesses qui ont empêché son bon fonctionnement, et réalisé quelques actions. Raymond Achu Samndong a, pour sa part, souligné que «Tenure Facility accorde l’attention particulière à la cause des autochtones, en particulier dans la mise en place de ces organes au regard des enjeux du partenariat en pleine construction».
Aubin Djondo-Kendé a justifié la tenue de l’assemblée et l’impact positif du Renapac sur les peuples autochtones, en disant que «cette assemblée générale extraordinaire est l’opportunité de consolider cette plateforme. Partant de sa création, les actions accomplies par le Renapac sont encourageantes. C’est pour dire que l’image du Renapac est à faire rayonner davantage pour le leadership de notre pays en matière de promotion et de protection des populations autochtones».
Ouvrant les travaux, Marcel Ndokolo s’est réjoui du choix porté sur Kinkala pour la tenue de ces assises. Il a encouragé les participants à bien s’impliquer «pour aboutir à des bons résultats afin de bien défendre la cause des peuples autochtones».
Au cours des débats, les participants ont relevé qu’au Congo, les populations autochtones continuent à subir l’exclusion, la discrimination et les injustices sociales. Ce qui les empêche d’exercer leurs droits, conformément à leurs propres besoins et intérêts.
Après l’amendement des textes fondamentaux, les participants ont procédé au vote des nouveaux dirigeants. Ainsi, Guy Moussélé Diséké a été élu président du Conseil d’administration qui compte sept membres. Guy Fabrice Ngoma est devenu le coordonnateur national du Renapac et dirige ainsi le Bureau exécutif qui compte aussi sept membres. Alain NKombo a pris la tête de la Commission de suivi et évaluation, avec deux membres. Tous ces nouveaux dirigeants sont aussi responsables des associations membres du Renapac.
Les résultats de l’assemblée générale ont permis de faire des recommandations formulées à l’endroit des nouveaux dirigeants du Renapac. Celles-ci portent, entre autres, sur la mise en place des antennes départementales, l’organisation des campagnes nationales de sensibilisation auprès des peuples autochtones sur la loi n°5 du 11 février 2011 portant promotion et protection des droits des peuples autochtones; la tenue des plaidoyers sur les textes d’application relatifs à la loi 5.
A l’endroit du gouvernement, il a été recommandé l’application effective des discriminations positives en faveur des étudiants autochtones et les partenaires techniques et financiers ont été appelés à augmenter les appuis techniques et financiers en faveur du Renapac, pour l’amélioration des conditions de vie des populations autochtones.
A la fin des travaux, Guy Mousselé Diseké, le nouveau président du conseil d’administration, s’est exprimé sur la valorisation du principe de l’alternance, pour redynamiser le réseau. «Nous venons d’être élus, notre premier défi, c’est de réorganiser le réseau. Cette redynamisation est venue à point nommé, pour que nous relancions les activités et les différents partenariats au niveau national, sous-régional et mondial. Nous demandons aux populations autochtones de reprendre confiance», a-t-il déclaré.
Pour sa part, le nouveau coordonnateur national, Guy Fabrice Ngoma, qui est un autochtone, a exprimé son engagement à «sauver le peuple autochtone». «Je suis aussi co-fondateur du Renapac, je tiens à relever tous les défis du Renapac, changer l’image de la structure. Les priorités portent d’abord sur la mise en place des antennes départementales et les projets au profit des populations autochtones et des communautés locales».
Martin
BALOUATA-MALEKA