Le président de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba, a ouvert, jeudi 1er février 2024, la 5ème session ordinaire administrative de la chambre basse du parlement, en présence du ministre d’Etat Pierre Mabiala, ministre des affaires foncières et du domaine public, chargé des relations avec le Parlement. Après un tour d’horizon de l’actualité mondiale et africaine, il a donné des orientations, dans son discours d’ouverture, aux différentes commissions permanentes sur le travail qui les attend au cours de cette session. Cette feuille de route est marquée par «l’année dédiée à la jeunesse» qui «doit s’inscrire dans une démarche constructive, comme le proposait André Malraux, qui écrivait, je cite: «La jeunesse est une religion dont il faut toujours finir par se convertir», a dit Isidore Mvouba.
Le président de l’assemblée nationale a appelé les honorables députés à «légiférer pour la jeunesse, bras séculier du Congo, dans la perspective de la gouvernance intergénérationnelle». «La jeunesse représente 76%, soit les trois quarts de la population de notre pays. C’est une force; mais une force qu’il convient de canaliser pour en faire un levier de développement. L’année de la jeunesse appelle de notre part imagination, force et ténacité pour mettre en œuvre des actions concrètes au service de la jeunesse de concert avec le gouvernement» qui «doit détecter les niches d’emplois potentiels dans des secteurs aussi divers que variés, susceptibles de faire de nos jeunes de véritables hommes métiers».
Puis, il a donné des orientations sur le travail des commissions. «C’est dans ce sens que la commission en charge de l’économie doit veiller à l’opérationnalisation des budgets en mode programme dans les six ministères pilote. De même, le suivi du programme du Congo avec le Fonds monétaire international et l’inclusion financière préconisée pour les jeunes au travers du numérique devraient préoccuper la commission finances.
S’agissant de la commission en charge des affaires juridiques et administratives, elle gagnerait à veiller aux lois qui, une fois adoptées et votées, ne sont pas appliquées.
La commission en charge des affaires étrangères aura pour activité cardinale, le suivi effectif de l’important secteur de la coopération interparlementaire au cours de la présente année. Des initiatives heureuses et novatrices doivent émerger de l’action de cette commission qui est la porte extérieure de notre chambre.
La commission défense et sécurité doit contrôler le gouvernement de la République dans la problématique de l’insécurité qui refait surface dans nos cités. Des mesures vigoureuses doivent être prises pour mettre hors d’état de nuire les Koulounas et autres bébés noirs qui font des quartiers périphériques de notre pays des endroits peu sûrs. En outre, la commission défense et sécurité ne doit pas perdre de vue les hautes orientations du Chef suprême des armées données lors du réveillon d’armes du 31 décembre 2023. Il s’agit d’une feuille de route à suivre à la lettre.
La commission en charge de l’éducation est instruite pour le suivi des conclusions des états généraux de l’éducation et de la recherche qui viennent d’être organisés à Brazzaville, ainsi que des problèmes liés à la condition des enseignants et des apprenants.
La commission santé doit se consacrer principalement au contrôle du système de santé, mais aussi à l’insertion professionnelle des jeunes médecins formés à Cuba!
Mutatis mutandis, il convient de tordre le cou à l’idée insinueuse qui veut faire croire que le sida n’existe plus et veiller aux maladies émergentes et oubliées qui tracassent les congolais. Dans sa composante affaires sociales, cette commission doit plancher chaque jour qui passe, à la situation de nos compatriotes victimes des inondations et autres phénomènes du changement climatique. Les mesures qui viennent d’être prises sont encourageantes, il faut le dire».
Le président de l’assemblée nationale a aussi remercié les partenaires du Congo, dont la France, «qui viennent d’abonder le fonds d’urgence humanitaire au profit de nos compatriotes affectés par les inondations survenues en décembre dernier». Il a demandé à la commission plan «de suivre, comme le lait sur le feu, ceux des projets inscrits au Plan national de développement 2022-2026 qui ont du mal à décoller, faute de moyens conséquents». Par ailleurs, «la commission environnement et sécurité alimentaire est tenue de ne pas baisser la garde dans le suivi de la principale question du réchauffement climatique et de la sécurité alimentaire. Ne pas perdre de vue les alliances parlementaires de sécurité alimentaire et nutritionnelle, A.p.c.s.a.n et R.a.p.a.c.s.a.n, qui sont nées pour conjurer les méfaits de la faim en Afrique. Ainsi dit, les commissions permanentes sont invitées à traiter les questions de leur compétence avec diligence et efficience; le salut du peuple congolais en dépend».
Enfin, on peut retenir qu’Isidore Mvouba a rappelé «au bureau de l’Assemblée nationale, de tirer les utiles leçons des résultats de la commission d’enquête parlementaire du C.h.u de Brazzaville et des missions d’information effectuées dans certains ministères et administrations».
Propos recueillis par
Urbain NZABANI