Dans le cadre de la septième édition du festival populaire et international de musique traditionnelle, Feux de Brazza, une conférence-débat centrée sur la diplomatie coutumière s’est tenue le lundi 9 septembre 2024, au Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, sous le thème: «La diplomatie coutumière africaine pour la culture de la paix», présenté par le Prof Urbain Amoa Koidio, de nationalité ivoirienne, détenteur de la chaire de l’Unesco sur la diplomatie coutumière.

Dans l’assistance, il y avait la ministre de l’industrie culturelle, artistique, touristique et des loisirs, Mme Marie France Hélène Lydie Pongault, le secrétaire permanent du Conseil consultatif des sages et des notabilités traditionnelles, Jean-Marie Ewengué, le député-maire de Brazzaville, parrain de la septième édition de Feux de Brazza, Dieudonné Bantsimba, le directeur exécutif de Feux de Brazza, Hugues Gervais Ondaye, le secrétaire exécutif du Conseil consultatif de la jeunesse, Prince Michrist Kaba-Mboko, la directrice générale du Mémorial Pierre Savorgnan De Brazza, Bélinda Ayessa, des sages et notabilités traditionnelles, des universitaires, des étudiants, etc.
La conférence-débat avait pour objectif de promouvoir la diplomatie coutumière comme instrument de résolution des conflits en Afrique. «La résolution des problèmes au moyen de la diplomatie coutumière, loin des stéréotypes, procède par cinq étapes: la vérité intérieure; la vérité scientifique; la vérité historique; la vérité divine et la vérité consensuelle. L’objet de la diplomatie coutumière est la recherche permanente du consensus, par la réhabilitation de l’arbre à palabre et des valeurs comme la sacralité de la vie, le sens de l’intérêt commun, le droit d’aînesse, le respect des tabous et des interdits, etc. C’est l’usage soigné du discours, des attributs du pouvoir et du commandement. La diplomatie coutumière alterne le sacré et le spirituel, qui partent toujours ensemble», a fait savoir le Prof Amoa Koidio.
Ce dernier préconise l’appropriation de la démocratie coutumière par les Etats africains, pour mieux promouvoir la paix sur le continent, selon les valeurs et préceptes africains. Pour cela, il y a des projets qui ont été soumis à l’Union africaine sur la mise en place d’un plan inter-Etats et panafricain de réhabilitation des pouvoirs et institutions traditionnels, l’élaboration d’une feuille de route sur le maintien et la consolidation de la paix par l’expérimentation d’une charte de pacification du continent. On prévoit également l’élaboration d’une charte sur la diplomatie coutumière africaine pour la culture de la paix.
La diplomatie coutumière «a fait l’objet de la création d’une chair que nous conseillons à l’Union africaine, pour la création d’un Conseil académique africain qui sera un observatoire de la promotion des valeurs ancestrales en matière de règlement de conflit. C’est l’option qui ramènera l’Afrique vers l’Afrique, c’est-à-dire vers les valeurs authentiques d’Afrique», a souligné le professeur ivoirien.
Pour sa part, dans l’intervention qu’elle a faite, la ministre Marie-France Hélène Lydie Pongault a reconnu que «la diplomatie coutumière est un levier important pour la paix en Afrique». Hugues Gervais Ondaye a, quant à lui, indiqué que l’Afrique est construite sur des modèles importés qui ne tiennent pas compte des réalités coutumières et culturelles africaines. L’exemple de Brazzaville, la capitale du Congo, bâtie sur des bases d’appartenances tribales et ethniques. Signalons que la septième édition du Festival Feu de Brazzaville s’est clôturée mardi 10 septembre, à la Mairie de Mfilou.

Céleste Exaucé
SINDOUSSOULOU

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