Le gouvernement a, enfin, tenu, du 19 au 21 février 2024, aux tours jumelles de Mpila, à Brazzaville, son septième séminaire, sous le patronage de son chef, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso, sous le thème: «Programme d’accélération de la mise en œuvre du plan national de développement et de la prise en charge des aspirations de la jeunesse». Intervenant neuf mois après le sixième séminaire, qui avait eu lieu en mai 2023, le septième séminaire gouvernemental s’est tenu sur instruction expresse du Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, lors du conseil des ministres du 18 janvier dernier, pour «articuler, de manière plus détaillée, les mesures à prendre, en faveur des jeunes et d’en préciser le financement et le chronogramme».
Instauré par le Premier ministre Anatole Collinet Makosso, les séminaires gouvernementaux, devant se tenir chaque trimestre, sont devenus un important rendez-vous dans l’évaluation, par les membres du gouvernement, de certains dossiers complexes, afin d’harmoniser leur rythme de mise en œuvre et optimiser l’exécution du budget de l’Etat. Cette fois, l’enjeu, c’est l’articulation des mesures prises dans le cadre de l’année de la jeunesse, en déterminant leur financement.
A ce propos, Anatole Collinet Makosso a expliqué, dans son discours d’ouverture, ce qui suit: «S’agissant du sous-programme pro-jeunes, le hasard de calendrier fait que nous l’élaborons alors que se tient, sous peu, l’assemblée générale du Conseil consultatif de la jeunesse. L’occasion est plus qu’indiquée pour que ce sous-programme soit soumis à leur examen préalable, pour validation, car, disent-ils, «tout ce qui est fait pour les jeunes, sans les jeunes, est contre les jeunes». Le Président de la République nous le recommande d’ailleurs, lorsqu’il nous rappelait, le 16 avril 2016, ce qui suit: «La jeunesse congolaise est préoccupée par son sort. Elle s’inquiète de son avenir. Je l’entends. Nous l’entendons. Elle ne demande qu’à être écoutée. Elle mérite d’être mieux écoutée, sans paternalisme, sans mépris, sans arrogance. Elle demande à être associée à la recherche de solutions aux problèmes de la Nation, surtout ceux qui la concernent directement. Elle demande, par exemple, que les questions de l’emploi, de la formation qualifiante, de l’adéquation entre la formation et l’emploi soient traitées avec elle. C’est ce que nous ferons. Je m’y engage. Le Conseil consultatif de la jeunesse, l’un des nouveaux organes constitutionnels d’État, est, à ce propos, arrivé à point nommé».
«Parlant de l’emploi, ayant constaté que la plupart des jeunes demandeurs d’emplois, qu’ils soient instruits, scolarisés ou non, ont tendance à rechercher un emploi salarié dans un secteur structuré, surtout dans la Fonction publique, le Président de la République nous enjoint d’inverser la tendance, en donnant aux emplois de proximité, souvent dissimulés, le statut d’emplois protégés par l’État, bénéficiant d’une couverture sociale, des congés payés, au même titre que le personnel du secteur formel. De même, alors que les offres du secteur privé, de plus en plus faibles, sont loin de supplanter les offres de l’administration publique, il nous revient de promouvoir l’esprit d’entreprise chez les jeunes, en engageant une véritable politique de promotion de l’entreprise privée. C’est ainsi que le développement de l’agrobusiness pourra devenir une priorité pour le monde rural au travers des politiques d’accompagnement et d’encadrement adéquates». Les conclusions de ce séminaire dans notre prochaine édition.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA