La 8ème édition du Forum du partenariat Union européenne – Congo s’est tenu du mardi 3 au mercredi 4 octobre 2023, au Mémorial Pierre Savorgnan De Brazza, à Brazzaville, sous le thème: «Ensemble, tissons l’avenir». La cérémonie d’ouverture, sous le patronage de l’ambassadeur de l’Union européenne, Giacomo Durazzo, en présence de six membres du gouvernement, des membres du corps diplomatique, de Mme Belinda Ayessa, directrice du Mémorial, des responsables des organisations de la société civile, des journalistes, des universitaires, des artistes, etc. Cette édition s’est tenue dans le cadre de la célébration du 60ème anniversaire du partenariat entre l’Union européenne et le Congo. A cette occasion, Giacomo Durazzo a déclaré que «le partenariat entre l’Union européenne et la République du Congo repose sur des valeurs partagées et des intérêts mutuels. Il est construit sur des bases solides qui ont su résister à l’épreuve du temps et nous avons déjà réalisé de nombreux progrès ensemble».
Après le mot de bienvenu de la directrice générale du Mémorial, l’ambassadeur Giacomo Durazzo a circonscrit l’évènement, dans son allocution. «Le Forum du partenariat U.e-Congo qui nous réunit ce matin n’est pas une activité nouvelle, puisqu’il en est à sa 8ème édition. Ce qui est particulier cette année, c’est le contexte dans lequel il s’inscrit. «Cette huitième édition coïncide avec la célébration du 60ème anniversaire du partenariat entre les institutions européennes et la République du Congo. Ce dont nous sommes particulièrement fiers», a-t-il ajouté.
«C’est, en effet, en 1963, que s’installait le premier bureau européen à Brazzaville, ayant pour mission de gérer les fonds de la coopération du premier Fed (Fonds européen de développement). Depuis cette période jusqu’aujourd’hui, l’Union européenne a toujours été aux côtés du Congo, établissant, de fait, un partenariat durable et fiable qui n’a cessé d’évoluer et de se renforcer dans le temps», a-t-il affirmé.
Giacomo Durazzo a, ensuite, expliqué le thème du forum. «Pourquoi tisser l’avenir ensemble? Parce que nous nous trouvons à un moment charnière de notre relation qui nous invite à consolider et à réinventer. Après 60 ans d’une relation qui a connu ses hauts et ses bas, comme dans n’importe quelle relation, nous avons la maturité nécessaire pour nous projeter avec confiance vers demain, en nous appuyant non seulement sur nos manquements du passé dont nous devons nécessairement tirer des enseignements, mais aussi sur notre expérience réussie», a-t-il souligné.
«Sur le plan politique, depuis 60 ans, les institutions européennes et la République du Congo ont vu leurs échanges de haut niveau se multiplier. De part et d’autre, nos gouvernements œuvrent à développer et à approfondir ce partenariat. C’est ce respect mutuel et cette maturité de notre relation qui nous permet de dialoguer et de collaborer dans tous les secteurs-clés et d’aborder tous les sujets, y compris les plus sensibles», a-t-il indiqué.
«Sur le plan de la coopération, l’Union européenne a contribué, de manière substantielle, à soutenir les efforts du Congo, en finançant, depuis 1963, des programmes pour un montant global sous forme de dons de 573 millions d’euros, soit 376 milliards de francs Cfa. Nous sommes un partenaire dont les actions et les financements s’intègrent parfaitement dans le P.n.d (Plan national de développement) ainsi que dans la nouvelle initiative «Global gateway», lancée lors du sommet Union européenne-Afrique de l’année dernière, pour renforcer ultérieurement les investissements», a-t-il affirmé.
«Avec une dotation supplémentaire de 73 millions d’euros pour la période 2021-2024 du nouvel instrument «Global Europe» qui a remplacé le F.e.d (Fonds européen de développement), l’Union européenne reste le premier partenaire du Congo pour l’aide au développement, toujours sous la forme de dons. A ces appuis s’ajoutent ceux fournis à travers le système des Nations unies, du groupe de la Banque mondiale et ceux de l’aide bilatérale des Etats membres qui, dans le cadre d’une approche «Equipe Europe», sont complémentaires et en synergie avec les programmes de l’Union européenne, permettant ainsi une meilleure coordination de nos actions», a-t-il dit.
«L’ensemble de ces dispositifs devraient nous permettre de poursuivre nos actions en faveur d’une économie verte digitalisée et diversifiée, d’une meilleure gouvernance en matière de préservation de l’environnement, d’une gestion durable des forêts et de la diversité, d’un développement local et de la promotion des droits humains», a-t-il conclu.
Après le segment officiel, une plenière a été animée par le nouveau chef de coopération, Augustin Bondo Tshiani, arrivé en poste il y a un mois, en compagnie du chef de coopération adjoint, Jakob Haushofer, et les membres de l’équipe Europe (France, Allemagne, Belgique et Italie). On y a appris que la coopération de l’Union européenne avec le Congo vise à appuyer la transition vers une économie verte et diversifiée, en réduisant la dépendance du pays au secteur pétrolier et en assurant la gestion durable des ses ressources naturelles, notamment des écosystèmes forestiers.
En marge de la Cop27, la présidence de la Commission européenne a signé un protocole d’accord établissant un «partenariat pour les forêts» entre l’Union européenne et la République du Congo. Une initiative «Team Europe» éponyme est le bras opérationnel de ce partenariat pour les forêts qui constitue un cadre global pour tous les aspects de la coopération U.e-Congo liés aux forêts y compris l’accord de partenariat volontaire U.e-Congo sur l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (A.p.v Flegt) et les contributions des acteurs européens à l’initiative pour la forêt d’Afrique centrale, Cafi.
La coopération économique et la transition vers une économie verte, diversifiée et digitalisée avec trois axes d’intervention à savoir: appui au secteur privé; amélioration du climat des affaires et de la gestion des finances publiques (transparence, redevabilité, e-gouvernance, e-business) et accès aux financements et promotion du commerce et la gestion durable des ressources naturelles; préservation de l’environnement et lutte contre le changement climatique, toujours avec trois axes d’intervention: gestion durable des ressources naturelles et préservation de la biodiversité; villes résilientes (assainissement adaptation aux changements climatiques, décentralisation) et énergies renouvelables.
Il y a eu ensuite différents panels axés sur les questions de développement, de la société civile et de la jeunesse. C’étaient de grands moments d’échange et de partage d’expériences. Ce qui a créé de nouvelles synergies renforçant les réseaux de partenariat existants. «Nous devons redoubler d’efforts, pour promouvoir une croissance économique durable et inclusive, renforcer le secteur privé, améliorer l’accès à l’énergie, à l’eau potable et à des services de base de qualité, favoriser l’innovation ainsi qu’une nouvelle génération de technologies assurant que le transformation digitale profite aux citoyens et aux entreprises et, enfin, soutenir l’emploi des jeunes, impliquer davantage, et je me permets d’insister sur ce point, la société civile dans la définition des politiques de développement», et le ministre délégué Juste-Désiré Mondélé, qui a apprécié le partenariat de l’U.e et la République du Congo.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA