A l’initiative du Président Denis Sassou-Nguesso, le Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye a tenu sa 9ème réunion, le lundi 5 février 2024, au Centre international de conférence de Kintélé, commune située dans le voisinage Nord de Brazzaville. Il s’est agi pour les participants d’examiner l’état d’avancement du processus de réconciliation nationale en Libye, prélude à la tenue des élections transparentes et apaisées dans ce pays. Il ressort des différentes allocutions prononcées à cette occasion qu’il faut accompagner l’ensemble des protagonistes libyens pour l’effectivité de la conférence nationale de réconciliation prévue le 28 avril prochain dans la ville de Syrte.
Plusieurs personnalités ont pris part à la dernière réunion du Comité de haut niveau sur la Libye, avant les assises de réconciliation inter-libyenne de Syrte. Il s’agit notamment du Président de l’Union des Comores et Président en exercice de l’Union africaine, Azali Assoumani, du Président du Conseil présidentiel libyen, du Président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faaki Mahamat, du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de la Mission d’appui des Nation unies en Libye, Abdoulaye Bathily, et du représentant du secrétaire général de la Ligue des Etats arabes.
Au total, sept allocutions ont marqué la cérémonie d’ouverture de la 9ème réunion de haut niveau de l’U.a. Après le mot de bienvenue du préfet du Département du Pool, Georges Kilébé, le secrétaire général adjoint des Etats de la Ligue arabe a réaffirmé l’attention particulière qu’accorde son institution à la résolution de la crise libyenne. Abdoulaye Bathily a souligné la complexité du dossier libyen, avant de saluer les efforts que ne cesse de déployer le Président congolais pour le retour à la paix dans ce pays d’Afrique du Nord.
Moussa Faaki Mahamat a reconnu que la crise libyenne n’a que trop duré. Il a pour cela insisté sur la centralité de la réconciliation, afin de mettre un terme au conflit libyen. «Il n’y aura pas d’accord politique viable, sans la réconciliation, il n’y aura pas d’élections régulières transparentes et inclusives, sans la réconciliation, il n’y aura pas de paix durable, sans la réconciliation, il n’y aura pas de prospérité viable, sans la réconciliation des cœurs et des esprits», a-t-il déclaré. Il a conclu son intervention en plaçant l’ensemble des protagonistes libyens devant leurs propres responsabilités, afin de délivrer leur pays du chaos.
Pour le Président Azali Assoumani, il importe «d’accélérer la mise en place des institutions politiques stables et légitimes en Libye, pour permettre un retour rapide à la paix dans ce pays». Et cela, dit-il, passe par l’organisation des élections libres, équitables et inclusives, supervisées par l’Union africaine et ses partenaires, afin de donner au peuple libyen la possibilité de choisir ses responsables. Ces différents orateurs ont aussi dénoncé les ingérences étrangères qui entravent les initiatives de retour à la paix en Libye.
Dans son discours d’ouvertures des travaux, le Président Denis Sassou-Nguesso s’est réjoui du travail abattu jusque-là. Il a réaffirmé son engagement à poursuivre ses efforts pour la tenue effective du dialogue inter-libyen. Pour lui, l’heure n’est plus à la guerre. Il faut, désormais, œuvrer à ce que la Libye retrouve sa place dans le concert des Nations. «Après plus d’une décennie d’efforts colossaux et soutenus, le temps de la guerre est inexorablement révolu. Celui de la paix accélère résolument sa marche vers le dénouement de cette tragédie. Dès lors, le retour à la paix ne peut se satisfaire des sourires de façade, des rapprochements opportunistes, encore moins des fraternisations éphémères, devant l’optimisme grandissant du peuple libyen de retrouver, enfin, la quiétude et le bien-être, sérieusement hypothéquée», a-t-il fait savoir de manière résolue. Le Président du Comité de haut niveau sur la Libye a, par ailleurs, invité la communauté internationale, notamment les Nations unies, à s’impliquer davantage, pour que la conférence de réconciliation nationale inter-libyen soit une réussite.
Il ressort du communiqué final des travaux à huis-clos, lu par Jean-Claude Gakosso, ministre congolais des affaires étrangères et des Congolais de l’étranger, que les membres du Comité de haut niveau reconnaissent et se félicitent des progrès politiques significatifs en Libye, menant aux élections présidentielle et parlementaires. Aussi, ont-ils souligné la nécessité d’unifier le pays, à travers un processus inclusif de réconciliation nationale, afin de favoriser la cohésion et l’unité sociale et politique. Ils ont, en outre, exprimé leur soutien à l’unification des institutions nationales.
Dans son mot de clôture, Denis Sassou-Nguesso a signifié que les résultats obtenus au cours de cette réunion traduisent leur engagement commun, ainsi que leur détermination irréversible de toujours placer la restauration de la paix en Libye au cœur des préoccupations essentielles. Il a, par ailleurs, lancé un appel pressant aux parties libyennes, pour que se consolide et se perpétue, tant sur le terrain en Libye qu’au sein de la grande commission préparatoire, les avancées enregistrées à Brazzaville. Bref, la balle est dorénavant dans le camp des protagonistes de la crise libyenne dont certains ne donnent malheureusement pas encore de signaux rassurants.
Hervé EKIRONO
(Reporter à Kintélé)