Les 18, 22 et 25 mars 1977 sont des dates de l’horreur en République du Congo. Un Président de la République assassiné, un ancien Président de la République exécuté au petit matin par une Cour martiale expéditive, un homme d’Eglise enlevé à sa résidence et assassiné au Nord de la ville capitale. Le mois de mars 2025 marque le 48ème anniversaire de la disparition tragique du commandant Marien Ngouabi, de Monsieur Alphonse Massamba-Débat et du cardinal Emile Biayenda. À cette occasion, l’A.a.b.m (Association Amis de Bouéta-Mbongo), dirigée par Isidore Louengo, a rendu hommage, le mardi 18 mars 2025, à son siège situé au Quartier Kibina, dans le huitième arrondissement, Madibou, à Brazzaville, aux trois personnalités, dont les causes de décès sont encore, à nos jours, ambigües dans la conscience des Congolais.
L’hommage rendu par l’Association Amis de Bouéta Mbongo aux trois illustres personnalités nationales tuées en mars 1977, rentre dans le cadre de la préservation de la mémoire des Présidents Marien Ngouabi, Alphonse Massamba-Débat et du cardinal Emile Biayenda. Pour Isidore Louengo, il s’agit, là, de trois personnalités emblématiques dont l’histoire est encore méconnue par un grand nombre de Congolais, surtout les jeunes.
Dans son allocution, il a rappelé le rôle éminent des deux Présidents et leur impact dans la gestion économique, politique et sociale du Congo. Le Président Alphonse Massamba-Débat, qui avait opté pour le socialisme bantu, s’est illustré par une grande intégrité dans la gestion des finances du pays. Le Président Marien Ngouabi, qui était un grand défenseur du marxisme-léninisme, a laissé le souvenir d’un homme de rigueur dans la gestion publique, soucieux de l’unité nationale. Le cardinal Biayenda a laissé l’exemple d’un homme de sainteté.
«Tout fut à la merci du Congolais lambda. Il fit bon vivre. Massambat-Débat, austère avec les finances et deniers publics, était un exemple palpable pour Marien Ngouabi. En dépit du changement de la doctrine bantou à celle du marxisme, il était sur les traces de Massamba-Débat. Le pays était la quatrième puissance industrielle du continent. Le Congolais consommait moins étranger», a dit Isidore Louengo.
Malheureusement, depuis la tenue de la Conférence nationale souveraine en 1991, malgré les résolutions prises pour relever la gestion du pays, la situation en République du Congo ne fait que se détériorer. Les anti-valeurs comme la corruption, le vol des deniers publics, etc, ont fait une grande intrusion dans la gestion publique. Raison pour laquelle le président de l’association en appelle, une fois de plus, à la bonne gouvernance. Il souhaite que chaque institution joue son rôle, afin de «palier aux difficultés économiques et politiques qui persistent dans le pays, sans progrès significatifs pour les populations». Il a rappelé une expression du Président Marien Ngouabi, tirée de son discours du 23 novembre 1971: «Il faut que ça change». Le président de l’A.a.b.m a aussi tenu à faire comprendre aux Congolais la nécessité d’oublier les facteurs vains susceptibles de diviser le pays, afin d’aller à l’essentiel pour un bien commun.
Signalons qu’au cours de cette commémoration, il y a une prestation de slam réalisée par Mavie Géniale Mangouandza, membre du «Parc enfant chic», un centre culturel basé à Madibou. L’A.a.b.m est une association à caractère culturelle qui a pour vocation de valoriser les acteurs symboliques qui contribuent au développement de l’Afrique en général et de la République du Congo en particulier. Elle aborde des sujets d’ordre social, économique et politique sans distinction de races, de clans, de tribus ni de religions.
Céleste Exaucé
SINDOUSSOULOU








