L’A.m.c (l’Association des médecins du Congo) a tenu, samedi 2 mars 2024, à l’auditorium de l’Hôpital spécialisé mère et enfant Blanche Gomès, à Brazzaville, son assemblée générale ordinaire, sous le patronage de son président, le prof Richard Roger Urbain Bileckot. Sur 182 membres adhérents, 55 médecins y ont participé (soit 15 de Brazzaville et 11 de Pointe-Noire). Il y a eu également des participants en ligne, notamment des médecins congolais résidents en Europe, en Afrique et à Pointe-Noire, sans oublier ceux de Brazzaville. Plusieurs points ont été abordés au cours de cette assemblée, la première depuis la création, en juin 2023, de l’A.m.c, une des structures associatives qui regroupent les médecins congolais, quel que soit le lieu où ils se trouvent.
Dans son mot d’ouverture, le prof Bileckot a déclaré que «l’assemblée générale ordinaire peut se tenir, on a besoin du quorum, lorsqu’il s’agit des délibérations, sur lesquelles les membres doivent se prononcer». Ainsi, il a présenté l’ordre du jour axé sur sept points: le rapport moral du président de l’A.m.c; le rapport du comité de suivi et d’évaluation; le rapport d’activités; le rapport financier; le rapport des commissions spécialisées; le plan de travail et les litiges en suspens.
Dans son rapport moral, le président de l’A.m.c a présenté la vision de l’association qui consiste au développement des médecins et de leur métier. Il a évoqué les difficultés rencontrées dans la pratique de la médecine au Congo. Par la suite, le président de l’A.m.c a présenté le rapport du comité de suivi et d’évaluation, qui a été adopté avec amendements. Le point attendu à cette assemblée générale ordinaire était le rapport d’activités, présenté par le vice-président, le Dr Alain Mouanga. Il ressort de sa présentation que le rapport narratif renseigne sur les actions menées par le bureau exécutif de l’A.m.c et les commissions spécialisées, conformément à la feuille de route de l’assemblée constitutive du 11 juin 2023. Ainsi, il a rappelé les étapes convenues lors de l’assemblée générale constitutive: la mise en place de toutes les instances; la déclaration officielle de l’A.m.c; le plan de communication; la campagne d’adhésion; l’élaboration par le bureau exécutif et les commissions spécialisées, d’un plan de travail; la migration progressive de la plate-forme Congo médical connecte (C.m.c) en A.m.c.
Le rapport narratif s’est articulé en sept points: la mise en place de toutes les instances; la démarche de déclaration officielle de l’A.m.c; les activités du bureau exécutif; les activités des commissions spécialisées et les représentations de l’A.m.c; le plan de communication; la campagne d’adhésion et la migration progressive de la plateforme Congo médical connecte (C.m.c) en A.m.c.
En rappel, du point de vue des statuts et du règlement intérieur, l’assemblée générale ordinaire entend le rapport moral du président, le rapport du comité de suivi et évaluation; elle approuve le rapport narratif d’activités et le rapport financier; elle adopte le plan d’action et le budget, procède à l’élection des membres du Bureau exécutif et tranche les litiges en suspens.
Pour ce qui est de la mise en place de toutes les instances, mandat avait été donné au bureau exécutif pour mettre en place les commissions spécialisées et les représentations de l’A.m.c. C’est ainsi qu’après concertation, les coordinations de Brazzaville, de Pointe-Noire, de l’Europe et de l’Afrique Australe ont été mises en place le 21 juin 2023. Les commissions spécialisées ont été mises en place le 11 juillet 2023. Leur mandat a été explicité au regard des dispositions statutaires.
La déclaration officielle et les démarches administratives
La déclaration officielle a été obtenue le 26 octobre 2023, après quatre mois de démarches laborieuses. Cette procédure a nécessité des frais d’enregistrement à la préfecture et aux impôts. Les démarches étaient jonchées d’obstacles et d’incompréhensions quelquefois intentionnellement induites par l’administration. Il s’agit, notamment, des appréhensions politiciennes suscitées par la frilosité de certaines autorités à l’encontre des médecins dit «de la diaspora». Certains de ces médecins de la diaspora, très actifs dans les réseaux sociaux, étaient membres du comité préparatoire.
En dépit du partage d’informations par courrier officiel aux autorités du Ministère de la santé et de la population, et des échanges avec les cadres administratifs et des personnalités, une confusion a été malicieusement entretenue au détriment des attributions institutionnelles de l’Ordre des médecins et du Syndicat des médecins. C’est dans ce contexte que la domiciliation de l’A.m.c à l’Hôpital spécialisé mère et enfant Blanche Gomès a été annulée, sur injonction du cabinet du ministre de la santé et de la population, sans aucune explication. Pour information, la domiciliation des institutions et associations non-étatiques est usuelle dans les institutions du Ministère de la santé et de la population. Cela n’enfreint aucune règlementation. Le président ne souhaitant pas ébruiter ce quiproquo d’une part et pour ne pas ralentir la démarche de déclaration officielle d’autre part, a utilisé la domiciliation de l’O.n.g Santé et développement durable, en sachant que la prochaine assemblée générale décidera de la domiciliation de l’A.m.c.
Le circuit administratif a connu des «turpitudes» nécessitant l’implication de certains hauts-cadres de l’administration (dossiers non-retrouvés, pièces manquantes, surenchères, absence d’informations, etc). De plus, il a fallu se conformer au modèle des statuts et de règlement intérieur de l’administration congolaise, fourni par la Préfecture de Brazzaville. Après amendements, le rapport d’activités a été adopté par acclamation. Il a été de même pour tous les points inscrits à l’ordre du jour.
Par ailleurs, le plan d’action priorisait deux tâches: la solidarité et l’amélioration des conditions de travail du médecin, avec pour objectif de renforcer la gouvernance de l’association; l’organisation des formations médicales continues; la détermination de l’entrepreneuriat médical et l’établissement de la collaboration interprofessionnelle. Des délibérations ont été adoptées pour le siège de l’A.m.c, les modalités de l’assistance et de la solidarité, sur la contractualisation d’une police auprès d’un assureur, etc.
Le dernier point à l’ordre du jour a révélé que le milieu des médecins n’est pas épargné des problèmes que l’on rencontre dans d’autres secteurs d’activités. En tout cas, les médecins ont loué la modestie et la sagesse du prof Richard Roger Urbain Bileckot, qui a su régler les problèmes avec diplomatie, douceur et tact. Son savoir-faire a permis la tenue sans encombre de l’assemblée générale ordinaire de l’A.m.c et le point a été renvoyé à la prochaine assemblée générale. Entretemps, les médiateurs vont travailler, pour écouter les membres de l’association qui ont des préoccupations particulières.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA