Sous la direction du Prof Edouard Ngamountsika, responsable du Bureau national de l’A.u.f (Agence universitaire de la Francophonie), une conférence sur l’intelligence artificielle et le numérique a été organisée, jeudi 21 novembre 2024, au Centre d’employabilité francophone de Brazzaville. Dans son mot liminaire, le Prof Ngamountsika a rappelé l’importance de l’intelligence artificielle dans la vie de l’homme au quotidien, mais aussi des dangers qu’il court si celui-ci en fait un mauvais usage. C’est ainsi qu’il sied de tendre vers les «humanités numériques».
Conférencier principal, le Prof Auguste Nsonsissa, enseignant de la philosophie des sciences, épistémologie et histoire des sciences à l’Université Marien Ngouabi, a captivé l’audience avec ses réflexions profondes sur les implications philosophiques et éthiques de l’intelligence artificielle. Répondant à une question claire et distincte, «L’intelligence artificielle aujourd’hui, pourquoi faire?», il a souligné l’importance cruciale de s’approprier cet outil incontournable de notre société moderne. Selon lui, exister aujourd’hui, sous quelque forme que ce soit, c’est être numérisé. Il a insisté sur le fait que nous ne pouvons pas affronter le monde qui vient, sans nous doter de moyens techniques et technologiques nécessaires.
Le Prof Nsonsissa a également mis en avant que «rien de grand ne peut se faire en matière de recherche, d’étude, d’initiation, de formation et même de vie sans aller vers des objets connectés». Son intervention a permis à l’auditoire de comprendre l’importance de l’intelligence artificielle, dans notre quotidien et son rôle déterminant pour le futur.
En outre, dans le cadre de la recherche et de la production de mémoires, thèses et articles scientifiques, le Prof Nsonsissa a abordé les aspects controversés socio-éthiques de l’intelligence artificielle (I.a). Il a mentionné l’importance des logiciels anti-plagiat qui «nous rappellent de respecter les normes scientifiques de présentation des travaux». Selon lui, bien que «nous puissions être tentés de plagier sous prétexte que personne ne nous voit, l’I.a nous accompagne, nous surveille et nous arrête, cultivant ainsi des réflexes positifs, pour discipliner notre façon de faire».
L’enseignant de philosophie des sciences a insisté sur l’éthique, le bon usage de l’I.a pour le mieux-être de l’humanité. «Si nous ne faisons pas bon usage de l’I.a, nous pouvons détruire l’humanité ou nous autodétruire. D’où il faut aller vers les «humanités numériques», a-t-il soutenu. Donc, il «nous faut un peu de dose d’éthique dans ce que nous faisons numériquement ou artificiellement», a-t-il conclu.
En complément, M. Donjul Tchi-Ngoma, ingénieur en télécommunication et réseau en fonction à l’A.u.f de Brazzaville, a réalisé une démonstration pratique de l’intelligence artificielle, en utilisant des outils comme ChatG.p.t et Copilot. Cette démonstration a permis aux participants de mieux comprendre les applications concrètes de ces technologies dans divers domaines. L’événement a été marqué par des échanges fructueux entre les conférenciers et les participants, soulignant l’importance de l’intelligence artificielle et du numérique, pour le développement futur du pays.
Joseph MWISSI NKIENI