Dans une déclaration publiée sur Youtube, le vendredi 21 juin 2024, par «Aurange télévision», Mathias Dzon, président de l’A.r.d (Alliance pour la République et la démocratie), parti situé à l’opposition, accuse le régime de Brazzaville d’être complice du régime de Kigali, en lui cédant des terres qui serviront de bases arrière pour déstabiliser la RD Congo. Selon lui, l’Etat congolais a bel et bien cédé des terres congolaises au Rwanda.
Dans sa déclaration, Mathias Dzon donne «la position de l’A.r.d sur l’état actuel du débat relatif aux accords secrets signés entre le Congo et le Rwanda». Il relève d’abord les contradictions entre les membres du gouvernement sur les explications concernant l’affaire des 980 Km² de terres agricoles concédées aux Rwandais, en rappelant que le Premier ministre parle d’autorisation expresse d’occuper qu’on a donnée aux Rwandais pour 20 ans, alors que le ministre de la coopération internationale, signataire des accords, avait déclaré à Kigali que «les autorités congolaises compétentes ont concédé à la société rwandaise, Crystal ventures, 151 mille hectares de terres congolaises dont 121 mille sont déjà disponibles, pour la réalisation d’un projet agricole. Le District de Loudima, dans le Département de la Bouenza, a été retenu comme le point d’expérimentation».
«Comme on peut le constater à partir des déclarations de l’ambassadeur du Rwanda au Congo, de celle de la télévision nationale rwandaise, de celle du ministre congolais de la coopération internationale, il apert que le gouvernement congolais a bel et bien cédé des terres congolaises au Rwanda, car le champ sémantique des adjectifs octroyé, offert et concédé connotent, c’est-à-dire renvoie à l’isotropie de la cession ou de la concession. Cependant, tordant le cou à la vérité, les autorités congolaises entretiennent un flou artistique sur la nature véritable des accords signés entre le Congo et le Rwanda, accords portant sur les terres congolaises, la zone industrielle de Maloukou, le pétrole, les mines solides, l’aide militaire, etc. Alors que la partie rwandaise parle de cession, action de transférer à un autre ce dont on est propriétaire, la partie congolaise parle, selon les locuteurs, de baux emphytéotiques, de contrat intuitu personae, de concession, d’autorisation expresse d’occuper des terres foncières de l’Etat pendant 20 ans, etc. C’est une véritable cacophonie. Une clarification terminologique s’impose donc pour une bonne compréhension de la nature véritable des accords cités ci-dessus», dit-il dans sa déclaration.
Mathias Dzon en vient, ensuite, dans sa déclaration, à accuser le régime de Brazzaville d’être complice du Rwanda pour déstabiliser la RD Congo. «L’acquisition des terres congolaises par le régime du Rwanda lui permettra d’implanter des bases des mercenaires rwandais déguisés en agriculteurs et vêtus de peau d’agneau dans les Départements du Niari, de la Bouenza et du Pool, riches en minerais, et d’établir des enclaves rwandaises sur le territoire du Congo-Brazzaville, enclaves qui serviront de bases arrière à son armée, pour déstabiliser la RD Congo. Les raisons économiques et ou agricoles invoquées pour tenter de masquer la nature véritable des accords signés entre le Congo et le Rwanda sont un écran de fumée», déclare-t-il.
Jusque-là, ce genre de propos était le fait des acteurs des réseaux sociaux. En les reprenant à son compte, faut-il s’imaginer que Mathias Dzon en eu la preuve? Comme quoi, cette affaire de terres concédées aux Rwandais est devenue un véritable serpent de mer, entre les gouvernants qui disent qu’on a vendu aucune terre du Congo, et l’opposition qui continue d’accuser le pouvoir d’avoir vendu des terres congolaises.
Jean-Clotaire DIATOU