Dans un document intitulé, «Adresse de Monsieur le ministre de l’intérieur, de la décentralisation et du développement local, relative à la situation survenue à Ouesso, consécutive à l’enlèvement et à l’assassinat de Madame Séphora Nazoliack», et datée du vendredi 19 avril 2024, Raymond Zéphirin Mboulou rapporte ce qui s’est passé à Ouesso, commune et chef-lieu du Département de la Sangha, dans ce qui est devenue l’affaire Séphora Dieuveille Nazoliack, du nom de la jeune dame enlevée, séquestrée, violée et assassinée à Ouesso, par un ressortissant camerounais répondant au nom de Njoya Mouhamed Crancisse, qui a été arrêté dans la commune de Moloundou, au Sud du Cameroun, alors qu’il était en cavale, après son forfait commis au Congo. Au nom du gouvernement, le ministre en charge de l’intérieur a présenté ses condoléances à la famille éplorée, mais ne précise pas si une demande d’extradition du présumé meurtrier a été adressée au gouvernement camerounais, parlant simplement des accords de coopération judiciaire liant le Congo et le Cameroun. Voici son récit du triste événement.
«Le 12 avril 2024, aux environs de 11h, Madame Séphora Nazoliack, de nationalité congolaise, âgée de 26 ans, a quitté son domicile sis arrondissement 1 Nzalangoye, pour se rendre à un rendez-vous avec une personne dont l’identité n’avait pas été révélée. Aux environs de 19h, une amie de la victime, Madame Sarah, résident à Pointe-Noire, a contacté la famille, en lui informant qu’un inconnu l’avait contactée, via le compte WhatsApp de la victime, et réclamait à la famille une somme de 500 mille francs Cfa à titre de rançon, et au père de l’enfant de la victime, la somme de 1 million de francs Cfa. C’est ainsi que la famille de la victime a déposé plainte, en date du 14 avril 2024.
L’enquête ouverte a permis d’identifier le numéro de téléphone d’un des suspects dénommé Xavier Moussa, chauffeur de taxi, de nationalité camerounaise, qui a été placé en garde à vue.
Soupçonnant les ressortissants camerounais d’être à l’origine de cet enlèvement, le 15 avril 2024, la population de Ouesso, en guise de représailles, s’en est prise aux commerces des ressortissants camerounais. Cette réaction s’est également étendue à Ngombé où la population a ciblé les ressortissants camerounais et leurs commerces.
Suite aux incidents survenus à Ouesso et à Ngombé, j’ai décidé de renforcer les services de police et de gendarmerie sur les lieux, pour contenir les réactions de la foule et de sécuriser les populations étrangères.
La situation a vite été maîtrisée, grâce à la dextérité de la force publique qui a fini par rétablir l’ordre public, tant à Ouesso qu’à Ngombé. Dès lors, un comité de crise départemental a été mis en place, sous l’autorité du préfet, avec pour objectif principal, l’organisation des patrouilles dissuasives de la force publique, à compter du 15 avril 2024.
Y étant, je me suis entretenu avec les autorités locales, le consul du Cameroun au Congo et la communauté camerounaise, afin de les rassurer sur les efforts que le gouvernement déploie pour les sécuriser. Le 18 avril 2024, aux environs de 14h, les habitants du Quartier Maboko (Ouesso) ont découvert dans la forêt environnante, le corps sans vie de Séphora Nazoliack. Les autorités judiciaires, en compagnie de celles de la police et de la gendarmerie, se sont transportées sur les lieux, aux fins de constatation d’usage. Une enquête préliminaire pour meurtre est ouverte, sous la direction du procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Ouesso.
Aux dernières nouvelles, le présumé auteur du meurtre, le nommé Njoya Mouhamed Crancisse, en cavale, a été interpellé et arrêté le 18 avril 2024, aux environs de 16h, par les services de la gendarmerie camerounaise, au Quartier Moboulo-Chefferie, à Moloundou, chef-lieu du District de Yakadouma, en République du Cameroun. Notons que Moloundou se situe en face du Village Bolozo, dans le District de Ngouala, en République du Congo. Les suites judiciaires de cette affaire seront données conformément aux accords de coopération judiciaire liant le Congo et le Cameroun. Avec consternation, le gouvernement de la République présente ses condoléances les plus attristées à la famille éplorée».