La nouvelle initiative que sont les Zap (Zones agricoles protégées) s’inscrit dans le cadre de la diversification économique, de la synergie entre la recherche scientifique et le développement agricole au Congo et aussi à l’appui aux exploitants agricoles. Elle pourrait avoir une vocation nationale ou sous-régionale. Ce projet d’envergure témoigne de la détermination de l’Etat congolais à remettre son agriculture sur pied et à améliorer sa sécurité alimentaire. C’est dans l’optique de permettre à la population congolaise de mesurer l’importance des Zap et de démontrer l’intérêt que l’Etat accorde à la problématique de la sécurité alimentaire, que ce focus sur les Zap est présenté.

L’agriculture, au sens large du terme, et l’industrie occupent une place majeure dans les perspectives économiques de la République du Congo. Pour booster le secteur-agro-industriel, notamment dans les filières tubercules et céréales, les Zap sont un véritable modèle de la redynamisation du secteur.

 Alphonse Emekandoko
Alphonse Emekandoko

De façon concrète , il s’agit des efforts que les autorités compétentes déploient pour l’atteinte des principaux objectifs de la sécurité alimentaire, à savoir couvrir l’essentiel des besoins alimentaires, limiter les importations de masse et exporter au profit de l’économie. Ces objectifs principaux cadrent avec la vision du ministre Denis Christel Sassou-Nguesso. En effet, dans son opuscule intitulé «Ce que je crois», il rêve d’une agriculture qui permettra au pays de beaucoup produire, pour donner à manger et des emplois aux Congolais, tout en réduisant les importations, à défaut de les supprimer. Pour lui, il est question de répondre à la demande intérieure, améliorer notre balance commerciale et commencer à exporter dans la région d’Afrique.
En ce sens que, dans ces zones, on produit à des échelles industrielles, le maïs, le soja et le manioc. Ce qui pourrait permettre aux unités industrielles de production d’aliments de bétail de se créer. En effet, ces spéculations constitueraient leur matière première. Il en est de même pour les entreprises transformatrices des celles-ci.
Au regard des résultats prometteurs obtenus dans la Zap d’Etsouali, par exemple, il serait souhaitable de créer d’autres zones pour la production de la pomme de terre, le riz et l’oignon qui sont des produits largement consommés dans le pays, qui peuvent être localement produits au Congo, mais proviennent en grande quantité des importations.
Les productions provenant des Zap pourraient permettre non seulement de réduire significativement les importations, mais aussi favoriser les exportations de ce qu’elles produisent. Cela est d’évidence, car elles seront les principaux pourvoyeurs de matières premières, pour les unités agro-industrielles qui sont des vecteurs de modernisation, de valorisation et de transformation locale, pour une meilleure valeur ajoutée.
L’on pourrait citer comme produits de ces usines de transformation entre autres: l’amidon raffiné pour les brasseries; le glucose pour bio-care; la farine de manioc et frites pour les supermarchés; les restaurants et les aliments de bétail pour les éleveurs et les produits dérivés du soja, notamment le lait de soja ou le fromage.
Au regard de ce qui se précède, l’orientation vers des productions à forte valorisation et destination ciblée s’avère donc essentielle. A cet effet, les Zap sont des catalyseurs du secteur agro industrielle.
Le point important qui mérite d’être pris en compte dans le cadre soutien des Etats à la production agro-industrielle est que la production des produits alimentaires dépend fortement des énergies. Et qu’avec la crise énergétique mondiale, les produits importés connaîtront des augmentations à moyen et à long terme.
Dans le cadre de l’agriculture commerciale, pour les filières qui pourraient permettre de pérenniser la présence de l’agriculture dans les revenus de l’Etat et limiter les flux des importations, la nécessité s’impose à l’Etat d’initier l’Appui du Plan d’action pour les filières (Apaf). En effet, les filières étant de véritables leviers du développement du fait qu’elles sont porteuses, créatrices d’emplois et génératrices de revenus durables. L’importance de leur développement se justifie par le fait que la diversification de l’économie passe par le développement des filières.
L’Apaf pourrait permettre la mise en place d’un comité interprofessionnel de la filière. Il sera composé uniquement des représentants des professionnels repartis en quatre collèges producteurs, transformateurs, transporteurs et commerçants.
Le comité interprofessionnel a pour objectif spécifique de favoriser la concertation et la professionnalisation des acteurs, représenter et défendre les intérêts de la filière auprès de ses partenaires et de l’Etat, renforcer les capacités des professionnels de la filière, collecter, traiter et diffuser l’information économique au bénéfice des principaux acteurs de la filière.
En guise de conclusion, au regard de tout ce qui précède, l’on peut dire sans risque de se tromper ce qui suit: le nouveau modèle révolutionnaire de production agricole que sont les Zap présente un intérêt indéniable pour le Congo à moyen et à long terme. Les investissements conséquents dans ces Zap seront promoteurs du fait de l’assurance du retour à l’investissement.
La sécurité alimentaire étant un objectif stratégique pour un pays, avec des initiatives telles que les Zap, l’on pourrait fonder de réels espoirs que les principaux objectifs de celle-ci évoqués haut seront atteints. Ce qui présage des perspectives heureuses aussi bien pour les humains que pour le bétail. La réussite des Zap confortera les programmes actuels visant à lutter contre la pauvreté et la sécurité alimentaire. Cela, d’autant plus que les objectifs visés par le P.n.d 2022-2026 (Plan national de développement) sont entre autres, de créer des emplois et de réduire le chômage des jeunes, la pauvreté, l’exode rural et les importations agricoles.

Docteur-ingénieur
Alphonse EMEKANDOKO

– Expert en Sciences Alimentaires (PHD);
– Chercheur en Sécurité
Alimentaire Technologue en Froid (ingénieur);
– Membre privé de l’Institut International du Froid (DF) Malesherbes Paris (France);
– Enseignant vacataire chargé
de cours (ENAM);
– Contact: [email protected]

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