Le jeudi 8 février 2024, le Ministère du commerce, des approvisionnements et de la consommation a organisé, à l’Hôtel Radisson Blu, à Brazzaville, une journée d’échanges sur l’Agoa (African growth and opportunity act) (loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique), et la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine), sous le patronage du ministre d’Etat Alphonse Claude N’Silou, ministre du commerce, des approvisionnements et de la consommation. Dans son mot d’ouverture de cette rencontre, il a appelé les entrepreneurs à tirer profit de ces deux programmes, tout en rassurant les jeunes que l’Etat est là pour les accompagner. Car, pour lui, «c’est à partir des rêves de nos jeunes que le Congo va se développer». Voici l’intégralité de son mot.
«Merci d’être venus nombreux, prendre part à cette journée d’échanges. Du 2 au 4 novembre 2023, s’est tenu à Johannesburg, le 20ème forum Agoa, sous la haute direction du Président sud-africain, le Président Ramaphosa. En marge de ce forum, il y avait une exposition des produits fabriqués en Afrique, parmi lesquels ceux fabriqués en Afrique du Sud. Dans son mot, le Président Ramaphosa s’est félicité du volume important des échanges commerciaux dans le cadre de l’Agoa, entre son pays et les Etats-Unis d’Amérique. En effet, tirant avantage de l’Agoa, l’Afrique du Sud a exporté, en 2023, pour 6 milliards de dollars aux Etats-Unis.
La Côte d’Ivoire, qui a le même potentiel économique que le Congo, a exporté pour 3 milliards de dollars en 2023, dans le cadre de l’Agoa. Le Congo a un chiffre qui avoisine le zéro, en 2023. C’est-à-dire que derrière le mot Agoa, il y a des volumes d’échanges importants, des chiffres importants, des richesses qui se créent et de nombreux emplois qui se créent, surtout pour les jeunes. Derrière Agoa, il y a un débouché, un marché de plus de 330 millions de consommateurs, la population des Etats-Unis d’Amérique.
L’Afrique vient d’unifier son marché, la Zlecaf, un marché de près d’un milliard cinq cents millions de consommateurs. Dans cinq ans, toutes les frontières vont disparaître. Entre autres bouleversements, il n’y aura plus de barrières douanières. A la différence de l’Agoa, le marché unifié africain est contraignant, il va créer un environnement très concurrentiel. Et si nous ne nous préparons pas, la Zlecaf sera une menace. Or, l’esprit des Chefs d’Etat qui l’ont voulu est d’en faire une opportunité, pour nous développer et créer de nombreux emplois, surtout pour les jeunes.
Si nous sommes contre-performants avec l’Agoa, nous risquons de l’être également avec la Zlecaf. Nous devons réagir et vite. Cela va passer par l’accompagnement des jeunes, avec, entre autres, des guides simplifiés pour créer des entreprises, pour accéder aux financements, parce que c’est à partir des rêves de nos jeunes que le Congo va se développer. Notre histoire ne nous a pas permis de créer des capitaines d’industries capables de créer la richesse. C’est maintenant qu’il faut les créer.
Les entreprises qui sont installées dans notre pays restent, malheureusement, frileuses et n’osent pas suffisamment, pour tirer avantage de l’Agoa et ne se préparent pas à affronter la concurrence sur le marché unifié africain qui arrive; tout en étant conscientes que si elles ne revoient pas leurs modèles économiques originels, elles vont mourir. Nous ne voulons pas que le Congo, notre pays, devienne un simple réceptacle. C’est là la raison pour laquelle nous sommes ici ce matin».