Par la voix de sa directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Amnesty international a salué la décision du Ministère congolais en charge de l’environnement, de fermer l’usine de recyclage de plomb de Metssa Congo située au Quartier Vindoulou, à Pointe-Noire, et de lancer une mission d’enquête sur les risques sanitaires. Cependant, Amnesty international souhaite que le rapport d’enquête soit rendu public.
Réagissant au lancement de l’enquête à l’usine de recyclage de plomb de Metssa Congo, Mme Samira Daoud, directrice régionale d’ Amnesty international a déclaré que «les autorités doivent rendre public le rapport d’enquête et, selon ses conclusions, veiller à ce que les personnes ayant subi des dommages du fait des activités de Metssa Congo à Vindoulou bénéficient de mesures de réparation efficaces. Il peut s’agir d’une compensation financière, d’un accès à un traitement médical ou d’autres initiatives appropriées. Si l’entreprise doit être relocalisée, pour éviter d’autres risques sanitaires, il faut veiller à ce que l’usine, qui se trouve à 50 mètres d’une école, soit implantée dans une zone industrielle qui répond aux normes réglementaires et respecte les responsabilités de l’entreprise en matière de droits humains, afin que ces préjudices ne se répètent pas».
Depuis des années, un Collectif des habitants de Vindoulou dénonçait les émanations de fumée provenant de l’usine de recyclage de Metssa Congfo, filiale de la société indienne Metssa, qui produit notamment des barres de plomb destinées à l’exportation vers plusieurs pays dont, les Etats-Unis.
Amnesty International avait publié un rapport sur la situation des droits environnementaux, économiques et sociaux des populations riveraines des entreprises industrielles dans le Département de Pointe-Noire. C’est qui avait alerté les autorités congolaises. Le rapport montre que Metssa Congo n’avait réalisé aucune étude d’impact environnemental, avant de s’installer, en 2013, dans un quartier populaire, en violation de la législation congolaise. La société a affirmé avoir obtenu une licence en 2018 et un certificat de conformité environnementale en 2023, soit 10 ans après le début de ses activités.
En 2023, des échantillons de sang prélevés sur 18 personnes vivant à proximité de l’usine, dont des enfants, ont été analysés par un laboratoire indépendant avec le soutien d’Amnesty International. Tous ont révélé des concentrations de plomb nettement supérieures au seuil fixé par l’O.m.s (Organisation mondiale de la santé). L’entreprise avait affirmé que les fumées émanant de son usine n’étaient pas toxiques. Le gouvernement congolais a fini par décider de suspendre les activités de cette usine.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA