Accueil National Ancien Premier ministre et écrivain, Alphonse Poaty-Souchlaty n’est plus

Ancien Premier ministre et écrivain, Alphonse Poaty-Souchlaty n’est plus

0
Alphonse Souchlaty-Poaty

Vie politique nationale
Ancien Premier ministre et écrivain, Alphonse Poaty-Souchlaty n’est plus

Ancien Premier ministre (août 1989 – décembre 1990), plusieurs fois ministres avant cela, et écrivain ayant publié quatre romans et un essai (entre 2000 et 2003), Alphonse Souchlaty-Poaty est décédé le jeudi 24 octobre 2024, dans un hôpital de Paris, en France, à l’âge de 83 ans. Sa démission comme Premier ministre en décembre 1990 apporta l’eau au moulin des forces se battant pour l’ouverture démocratique du pays et la tenue d’une conférence nationale.

Né en 1941, à Diosso, à moins d’une trentaine de kilomètres au Nord de Pointe-Noire, dans le Département du Kouilou, Alphonse Souchlaty-Poaty milita d’abord au P.c.t (Particongolais du travail), où il connut une carrière florissante, en devenant ministre à la tête des portefeuilles comme les finances ou le commerce. De 1984 à 1989, il fut par exemple, ministre du commerce, des petites et moyennes entreprises.
Alphonse Souchlaty-Poaty
Après le 4ème congrès ordinaire du P.c.t qui se tint en juillet 1989, il est nommé Premier ministre, le 7 août, succédant ainsi à Ange Édouard Poungui. Mais, dès 1990, un vent démocratique, issu de la chute du mur de Berlin, souffle sur le continent africain, particulièrement dans les pays francophones, après le discours du Président français, François Mitterrand, le 20 juin 1990, au 16ème sommet France-Afrique de La Baule, qui invite les Chefs d’Etat africains à ouvrir leurs pays à la démocratie et au respect des droits de l’homme, sous peine d’être privés de l’aide des pays du Nord. Brazzaville n’est pas épargnée par ce vent démocratique.
Le 3 décembre 1990, le Premier ministre Souchlaty-Poaty démissionne, provoquant un séisme politique au niveau du pouvoir, en apportant l’eau au moulin des forces qui se battaient pour l’ouverture démocratique du Congo. Le P.c.t réagit en tenant un congrès extraordinaire en décembre 1990, au cours duquel il renonce à son statut de «parti d’avant-garde», abandonne le principe du parti dirige l’Etat et le marxisme, adopte la social-démocratie comme idéologie et accepte le multipartisme. Un véritable virage qui va lui permettre de s’acclimater à la nouvelle donne politique, avec Ambroise Edouard Noumazalaye comme secrétaire général.
Le Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, ne peut longtemps résister à l’aspiration de son peuple à la liberté et accepte la tenue de la Conférence nationale, dont il encadre le format. Mais, dès que celle-ci s’ouvre le 25 février 1991, elle se proclame souveraine et débouche sur la mise en place d’une période de transition, avant la tenue des premières élections démocratiques, à partir de juillet 1992.
Alphonse Souchlaty-Poaty se présente comme candidat à l’élection présidentielle d’août 1992, à la tête de son parti, l’U.r.p (Union républicaine pour le progrès) et sort en douzième position, avec 0,3% des suffrages. Il finit par rejoindre l’U.p.a.d.s (Union panafricaine pour la démocratie sociale) du Prof Pascal Lissouba, dont il deviendra l’un des vice-présidents, en décembre 2006, lors du premier congrès extraordinaire.
Au fait,  Alphonse Poaty-Souchlaty se consacrait plus à la vie littéraire que politique. Entre 2000 et 2003, il a publié quatre romans et un essai: «Le Mayombe des profondeurs», 2000; «L’Amour de l’Ange» (2001); «Le Testament de l’oncle Tibou» (2001); «Les Clés du paradis» (2001); «L’Anti-Machiavel: essai sur une alternance politique sans violence» (2003). Après Pointe-Noire, il s’était installé en France, à partir de 2010, où il animait un cercle de réflexion et de débat sur l’avenir de l’Afrique, avec les compatriotes de la diaspora.
En mars 2015, Alphonse Souchlaty-Poaty manifesta son opposition au changement de la Constitution, dans une interview au magazine Afrique Education. On entendra encore parler de lui quelques années plus tard, dans une affaire foncière l’opposant à sa sœur cadette, Mme Véronique Tchissafou, qui lui avait valu un mandat d’arrêt international lancé en juillet 2018, par la Cour d’appel de Brazzaville et qui avait été interprété comme une action du pouvoir de Brazzaville contre l’opposant en exil en France. C’est une affaire née de l’achat d’un terrain à Pointe-Noire par Maître Alexis Vincent Gomès auprès de l’ancien Premier ministre, accusé d’avoir falsifié le titre foncier ayant servi à la vente de ce terrain. Depuis, il n’avait plus remis les pieds au Congo, jusqu’à son décès.
Jean-Clotaire DIATOU

Oh bonjour
Ravi de vous retrouver.

Inscrivez-vous pour recevoir du contenu génial dans votre boîte de réception.

Nous ne spammons pas !

Vérifiez votre boite de réception ou votre répertoire d’indésirables pour confirmer votre abonnement.

AUCUN COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Quitter la version mobile