Grâce à l’information de la députée de Mouyondzi, Claudine Munari, née Mabondzot, présidente du parti Must (Mouvement pour l’unité, la solidarité et le travail), situé à l’opposition, à la sagacité du Premier ministre chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, et à l’esprit d’ouverture de son président, Isidore Mvouba, l’assemblée nationale a permis de tourner la page de l’affaire de la présumée vente des terres congolaises au Rwanda, à travers un débat franc, direct et même heurté, lors de la séance de questions orales au gouvernement avec débat, le jeudi 8 août 2024.

La brusque séquence politique, provoquée par l’audace de Claudine Munari, a été l’aiguille qui a permis de crever l’abcès, pour soulager la vie politique congolaise, crispée par cette affaire qui a suscité tant de passions au sein de l’opinion et qui agaçait les institutions nationales, particulièrement le gouvernement qui ne voulait plus en parler, après l’incident qui s’était produit au sénat.

Claudine Munari, pendant son intervention

A travers la séquence politique qui s’est déroulée à l’assemblée nationale, retransmise en direct par les médias nationaux (Radio et Télé Congo), l’on peut dire, en effet, que l’affaire de la présumée vente des terres au Rwanda a craché ses vérités et la page est tournée. C’est finalement la députée Claudine Munari, en se révoltant de voir que sa question n’était pas retenue à l’ordre du jour de la séance de l’assemblée nationale, qui a permis d’en crever l’abcès. Elle a demandé avec insistance que sa question soit retenue. «Monsieur le président, je m’étonne que ma question ne soit pas inscrite au rôle d’aujourd’hui, alors que j’avais la certitude du premier secrétaire que la question avait été retenue depuis le 28 juin. Qu’est-ce qui se passe?», s’est-elle adressée au président de l’assemblée nationale, Isidore Mvouba.
Devant son refus, elle a menacé d’organiser une conférence de presse, parce que ce qu’elle a à dire «est très important». «Vous ne voulez pas l’entendre, c’est ça qui est navrant. C’est vraiment navrant quand dans ce pays, on ne veut pas s’entendre parler, on ne s’écoute pas. Pourquoi vous bloquez cette question, parce qu’il s’agit du Rwanda?» «C’est grave, le problème des terres», s’est-elle emportée.
En toute sagesse, le président Mvouba a fini par retenir cette question, séance tenante, malgré les explications contraires du premier secrétaire. Le président de l’assemblée nationale était sûr que le Premier ministre, même pris au dépourvu, pouvait se défendre. Avant de poser sa question, Claudine Munari a d’abord rappelé les origines de l’affaire, en démontrant les contradictions entre le langage du gouvernement congolais et celui de la partie rwandaise, et en fustigeant au passage les propos du ministre rwandais des affaires étrangères qui avait allégué que c’est l’opposition congolaise qui a inventé cette affaire.
L’enthousiasme du Premier ministre à répondre à cette question, par la lecture d’un texte, et surtout la mise à disposition d’un bottin contenant «l’entier dossier, tous les documents, avec les argumentaires et les éléments de réponse» sur cette affaire, au président de l’assemblée nationale et à la députée Munari, comme il l’avait fait au sénat, ont prouvé que le Premier ministre s’était bel et bien préparé à répondre à cette question au niveau de l’assemblée nationale. Alors, pourquoi avoir voulu l’éluder? Pesanteur politique, sans doute!
En conclusion, on peut dire que dans cette histoire, il n’a jamais été question de vente de terres congolaises. Le gouvernement a eu à signer, par le biais du ministre Denis Christel Sassou-Nguesso, avec la société rwandaise C.v.l (Crystal ventures limited), un accord de concession de 12.000 hectares pour la culture du ricin. Cet accord a donné lieu à des autorisations provisoires d’occuper délivrées par le Premier ministre au bénéficie de la société de droit congolais, Eleveco-Congo, succursale de la société rwandaise C.v.l; que les Rwandais n’ont jamais exploité ces autorisations provisoires d’occuper et que le Premier ministre a promis ne pas les renouveler.

Jean-Clotaire DIATOU

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