Après l’échec de la mission de médiation envoyée par la Cedeao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) à Niamey, au Niger, et l’épuisement, dimanche 6 août, du délai d’une semaine donné par la Cedeao aux auteurs du coup d’Etat, pour rétablir l’ordre constitutionnel, la Cedeao est partagée entre la voie diplomatique et l’intervention armée au Niger. Des voix s’élèvent contre l’intervention militaire, en raison des conséquences sur les populations. Et la Cedeao n’y demeure pas insensible, en convoquant un nouveau sommet, jeudi 10 août.

La Cedeao, sous la conduite du nouveau Président nigérian, Bola Tinubu, n’a pas déclenché sa menace d’envoyer une intervention militaire à Niamey, après l’ultimatum adressé au général Tchiani, qui a pris le pouvoir au Niger par coup d’Etat. Elle a préféré relancer la voie diplomatique, en appelant à la tenue d’un nouveau sommet, jeudi 10 août, tout en n’écartant pas totalement la solution militaire. Celle-ci avait déjà été préparée, comme moyen de rétablir le Président Mohamed Bazoum dans ses fonctions à la tête du Niger. Une réunion des chefs d’Etats-majors généraux des armées des pays membres de la Cedeao, s’était en effet tenue du 2 au 4 août 2023, à Abuja, au Nigéria, pour préparer l’intervention militaire.
Après avoir pris de lourdes sanctions contre la junte qui s’est emparée du pouvoir à Niamey, elle envisage la possibilité d’une intervention militaire au Niger. «Tous les éléments d’une éventuelle intervention ont été élaborés lors de cette réunion, y compris les ressources nécessaires, mais aussi la manière et le moment où nous allons déployer la force», a déclaré le commissaire chargé des affaires politiques et de la sécurité de la Cedeao, Abdel-Fatau Musah, à l’issue de la réunion, vendredi 4 juillet dernier.
«Les chefs d’Etat-major de la défense et leur équipe ont travaillé 24 heures sur 24 (depuis mercredi) pour élaborer un concept d’opération en vue d’une éventuelle intervention militaire dans la République du Niger, afin de rétablir l’ordre constitutionnel et d’assurer la libération du Président détenu», a-t-il poursuivi. Cependant, «la Cédéao ne va pas dire aux putschistes quand et où nous allons frapper», a-t-il précisé, car c’est une «décision opérationnelle qui sera prise par les Chefs d’État». On est donc dans une période d’incertitude au Niger, pays qui a vu les pays partenaires suspendre leur coopération, en plus des sanctions de la Cedeao.
Mais, l’institution sous-régionale, quoique déterminée dans sa volonté de rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, est aussi sous pression, pour ne pas s’engager dans la voie militaire, et privilégier la recherche d’une solution diplomatique pouvant amener la junte militaire, dirigée par le général de brigade Abdourahamane Tchiani, à remettre le pouvoir au Président Bazoum, qui est toujours détenu dans le Palais présidentiel. Histoire de mettre un terme au vent de changement extra-constitutionnel qui a déjà soufflé dans trois pays de la sous-région.
Pour le moment, les putschistes aussi ne veulent pas reculer, décidés qu’ils sont à imposer l’état de fait, comme cela s’est passé pour le Mali, le Burkina Faso et la Guinée-Conakry, trois pays qui les soutiennent et qui ont envoyé des délégations à Niamey. Que va-t-il se passer, le suspense continue.

Jean-Clotaire DIATOU

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