Lors de l’audience accordée aux représentants des familles éprouvées par le drame du Stade Michel-d’Ornano, mercredi 29 novembre 2023, au Palais du peuple, à Brazzaville, le Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, a indiqué qu’il y a déjà quelques éléments pouvant justifier des décisions administratives, en attendant l’aboutissement de l’enquête judiciaire. Selon la cellule de crise, qui s’est réunie lundi 4 décembre, l’enquête administrative est bouclée et des mesures sont tombées, tandis que l’enquête judiciaire suit encore son cours.

Selon la cellule de crise, à la date du 4 décembre, 24 corps sur un total de 32 victimes, ont été déjà inhumées par leurs familles respectives, dont 22 à Brazzaville, un à Sibiti et un à Pointe-Noire.
L’enquête administrative, menée par une commission mixte police et Fac (Forces armées congolaises) est déjà bouclée et que les conclusions sont sur la table du gouvernement. «Le ministre de la défense a été instruit par le Premier ministre chef du gouvernement, de veiller à la mise en œuvre de ces conclusions, dans le strict respect du règlement de discipline générale dans les Forces armées congolaises et la gendarmerie nationale ainsi que du statut général des militaires et gendarmes», dit le compte-rendu de la cellule de crise fait par le ministre Thierry Moungalla.
Ainsi, concernant les mesures administratives prises, on a appris, samedi 2 décembre dernier, l’arrestation de trois officiers supérieurs des F.a.c (Forces armées congolaises), le colonel Dickens Saturnin Samba, chef d’Etat-major interarmées de la Zone de défense militaire n°9 Brazzaville, le colonel Claver Désiré Mouniengué, commandant du bataillon des sports qui gère le Stade Saint-Michel d’Ornano et le commandant de la police militaire et. Ils auraient été placés en cellule au Camp 15 Août. Le commandant de la Zone de défense militaire n°9 (Brazzaville), le général de brigade Pierre Gaëtan Ickey, aurait été suspendu de ses fonctions.
On parle d’un total de 6 officiers concernés par l’enquête administrative sur l’affaire relative au drame du Stade Michel-d’Ornano de Brazzaville, qui a fait au total 32 morts et plus d’une centaine de blessés dont trois sont encore hospitalités.
Un officier général suspendu de ses fonctions, trois officiers supérieurs et deux officiers subalternes qui seraient placés en cellule disciplinaire. Mais, sans une communication officielle du gouvernement sur les mesures administratives prises à l’encontre des officiers concernés, une certaine confusion règne.
Recevant en audience les délégations des familles éprouvées, le Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, leur a exprimé sa compassion. Dans le cadre du recrutement dans l’armée, à Brazzaville, il a donné l’instruction qu’il soit attribué à chacune des familles éprouvées, un poste, pour que chaque famille fournisse un élément valide et apte, leur a-t-il annoncé, avant de serrer la main aux chefs de famille, à l’issue de l’audience. En plus de l’appui de 5 millions de francs Cfa reçu par chaque famille pour les obsèques, un appui de soutien moral leur a été gratifié par le Chef de l’Etat.
Quant à l’enquête judiciaire, probablement elle avance, mais pour l’instant, on n’a rien appris des actes réalisés. L’affaire du drame du Stade Michel-d’Ornano pourrait être vu sous l’angle de l’homicide involontaire, comme cela fut le cas dans le procès de six officiers de police jugés en 2020 à la suite du drame de Chacona ayant causé la mort de 13 jeunes gens détenus dans une cellule de garde-à-vue.

Urbain NZABANI

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