Le président de l’assemblée nationale, Isidore Mvouba, a saisi l’opportunité de la clôture, mercredi 10 avril 2024, de la 5ème session ordinaire administrative de la quinzième législature, pour tordre le cou aux fake news et autres mensonges et contre-vérités déversés sur lui. Pour la première fois, il est sorti de sa grande réserve pour parler de lui, alors qu’il a toujours laissé le soin à ses proches de réagir. «Je ne mange pas de ce pain-là», a-t-il lancé et de tirer sa conclusion, sans fausse modestie: «Ces faits sont alimentés par la jalousie et une haine viscérale et on vit avec».
Tout d’abord, le président de l’assemblée nationale s’est prononcé sur l’affaire des terres, qui allume actuellement les réseaux sociaux congolais, en rappelant que «l’accord-cadre de partenariat économique qui lie le Congo et le Rwanda, n’a pour unique et fondamental but, que de promouvoir et protéger réciproquement les investissements entre les deux Etats». Rappelons que cet accord-cadre a été ratifié par le parlement à travers la Loi n°18-2007 du 30 décembre 2007 et la loi n°24-2023 du 15 septembre 2023 porte sur l’exemption de visas entre les deux pays.
Parlant de la jeunesse, année de la jeunesse oblige, il a félicité «le gouvernement pour tous les projets d’insertion socio-économiques qui ont vocation à créer des conditions d’épanouissement social des jeunes».
Isidore Mvouba est aussi revenu sur l’incident avec le député chef de l’opposition politique, Pascal Tsaty-Mabiala, en réaffirmant le principe démocratique fondamental de la liberté d’expression qui a «toujours guidé son action», comme en témoignent les extraits ci-après de son allocution sur toutes ces questions.
«Je ne cesserai de clamer haut et fort que l’hémicycle, notre hémicycle, est le symbole sacré de notre démocratie, n’en déplaise aux esprits chagrins. L’hémicycle constitue, par excellence, le lieu où tout démocrate est appelé à se lever, à marcher et à s’exprimer librement, sans qu’aucune épée de Damoclès ne soit suspendue sur sa tête. Cette liberté d’expression a toujours guidé notre action; notre maillet n’intervenant que les rares fois où celui qui a la parole commence à enfreindre les prescriptions de notre règlement intérieur qui puise sa source dans la Constitution.
En outre, j’affirme, une fois de plus, que la communication est une arme à double tranchant. Autant elle peut servir, autant elle peut desservir. Un sage a dit: «Il faut en user sans en abuser».
«Il convient de rappeler que la mission d’honorable député, représentant du peuple, aussi noble qu’exaltante soit-elle, appelle de notre part, un sens élevé de responsabilité. Le député se doit d’être un citoyen exemplaire, une incarnation de la morale et de la vertu, un modèle servant d’exemple. Faiseur des lois, le député se doit être respectueux des lois. Le député n’est pas, de ce fait, au-dessus des lois.
Je me demande s’il n’est pas impérieux que notre institution, en plus de son règlement intérieur, se dote d’un code de bonne conduite».
«En dépit du climat malsain, ô toujours délétère, porté par les fake news circulant sur les réseaux sociaux, je voudrais de nouveau rendre un vibrant hommage à vous toutes et à vous tous, qui avez consacré le temps qu’il a fallu, au traitement des affaires soumises à notre examen. Comme de coutume, ce fut un devoir passionnant, où vous avez, Honorables Députés, excellé. Au demeurant, à tous les professionnels et colporteurs de mensonges et contrevérités, je voudrais simplement rappeler cette affirmation de François Rabelais qui disait, je cite: «Le temps est le père de la vérité». En effet, que dire des mensonges éhontés du genre:
– «Figagate»: quant à moi, je ne connais ni d’Adam ni d’Eve Monsieur Mbouloukoué;
– Affaire dite des billets d’Air France: grossier mensonge. Je ne mange pas de ce pain-là. Air France le sait.
Mentez, mentez, mentez encore, il en restera toujours quelque chose. Ces faits sont alimentés par la jalousie et une haine viscérale et on vit avec. Je me réjouis qu’ensemble, nous avons été, au cours de la présente session, des disciples de cet esprit éclairé qui disait, je cite: «Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles, que nous n’osons pas les faire. C’est parce que nous n’osons pas les faire, qu’elles sont difficiles».
Propos recueillis et
commentés par
Urbain NZABANI