Décédé le dimanche 10 décembre 2023, à Paris (France), à l’âge de 82 ans, des suites d’une longue maladie, André Mouélé, magistrat de profession, ancien ministre, ancien vice-président de l’assemblée nationale populaire (1984-1990) et ancien président de l’assemblée nationale (septembre à novembre 1992), a été inhumé le samedi 30 décembre dernier, au Mausolée Marien Ngouabi, à Brazzaville, après un hommage solennel au Palais de congrès, sous le patronage du Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, en présence des corps constitué nationaux.

Dans l’oraison funèbre qu’il a prononcée en mémoire de son illustre prédécesseur au perchoir, Isidore Mvouba, président de l’assemblée nationale, a évoqué ses qualités d’homme, de profession et d’acteur politique. Il n’a pas oublié l’épisode historique qui a propulsé son aîné au cœur de la crise politique de 1992, au moment où le pays faisait ses premiers pas dans la démocratie pluraliste; une crise politique marquée par la dissolution de l’assemblée nationale dont André Mouélé occupait le perchoir.
«La République éternelle, sous la clairvoyance du Chef de l’Etat Denis Sassou-Nguesso, se souvient d’André Mouélé, comme d’un parlementaire chevronné, un homme politique de fidélité, un magistrat de talent, qui s’est élevé par la force du poignet… Tous ceux qui ont connu et approché André Mouélé disent de lui qu’il était un père dévoué, un mari affectueux, un homme d’une grande humilité, affable et généreux, un chef de grande écoute, en somme un compagnon fidèle comme on en compte très peu. Comment ne pas s’incliner, avec émoi, devant le destin brisé d’un tel homme converti très tôt au marxisme-léninisme et qui est resté fidèle aux Présidents Marien Ngouabi et Denis Sassou-Nguesso? Comment ne pas s’attendrir devant un homme qui a su s’attirer l’affection et la sympathie des autres, bien au-delà du cercle de sa communauté et de son parti, le Parti congolais du travail?
La scène politique était pour André Mouélé, le lieu d’un débat d’idées fécond, parce que respectueux de l’adversaire et privilégiant, somme toute, par-dessus tout, l’intérêt supérieur de la Nation. L’on ne pourrait oublier sa passion pour le droit, son patriotisme chevillé au corps et, surtout, la précision doctrinale avec laquelle il se réclamait des Présidents Marien Ngouabi et Denis Sassou-Nguesso. L’action d’André Mouélé révèle tout ce qu’il avait en lui de bienveillante humanité.
Homme de bien, ouvert, généreux, honnête, attentionné, il a rendu à la République ce que la République qu’il avait tant aimée, lui avait donné. André Mouélé est un de ces hommes d’Etat qui font la fierté des hommes sincères. André Mouélé, un cadre qui écoutait attentivement, pour ne pas dire religieusement, avant toute prise de décision, dans les multiples fonctions qu’il a eu à assumer».
«A l’issue des élections législatives de juin-juillet 1992, porté par la plateforme U.r.d-F.d.u, socle de l’unité nationale, dixit Denis Sassou Nguesso, André Mouélé est brillamment élu président de l’assemblée nationale. L’assemblée nationale, présidée de main de maître par André Mouélé, est vite dissoute. Les députés U.r.d-F.d.u actionnent la motion de censure. L’histoire retiendra qu’André Mouélé a voté, ce jour-là, le premier, en levant rapidement sa main, tout en étant au perchoir, preuve d’un engagement politique de tous les instants. Dans le climat de tension permanente qui a régné lors de sa brève législature, du 24 septembre au 17 novembre 1992, André Mouélé a exercé ses fonctions de président de l’assemblée nationale avec calme, modération, ténacité et compétence. En guise de représailles, son chauffeur sera assassiné lâchement», a rappelé Isidore Mvouba.

Jean-Clotaire DIATOU

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