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Assemblée nationale : y aura-t-il une affaire Aimé Hydevert Mouagni?

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Aimé Hydevert Mouagni.

Député de la majorité présidentielle élu dans la première circonscription de Moungali, le quatrième arrondissement de Brazzaville, et président de son parti, le C.p.r (Club perspectives et réalité), Aimé Hydevert Mouagni, membre de la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, a fait le buzz, depuis la semaine dernière, dans les réseaux sociaux congolais, par la diffusion d’une conversation téléphonique dans laquelle il s’en prend, dans un langage vulgaire, au ministre de l’intérieur, de la décentralisation et du développement local, Raymond Zéphirin Mboulou, au commandant des forces de police, le général de police de deuxième classe Jean-François Ndengué, tout en faisant des révélations sur le pouvoir. Une source non identifiée indique qu’il serait dans le viseur de la C.i.d (Centrale d’intelligence et de documentation), qui aurait reçu comme consigne de ne pas le laisser sortir du territoire national. Y aura-t-il une procédure judiciaire engagée contre lui, à la suite de ses propos facilement qualifiables de diffamatoires à l’égard des deux personnalités et du pouvoir? Pour l’instant, le député a adopté une posture cherchant à justifier ses propos, sans les regretter.

Les réseaux sociaux (de leurs noms propres) ou médias sociaux (considérés comme moyens de communication sociale), nés de l’Internet qui est lui-même un moyen de communication, constituent la dernière catégorie de moyens de communication de masse, après la presse écrite, la radio, la télévision et l’Internet. Seulement, ils ont une caractéristique spécifique: ils sont sans filtre professionnel. N’importe qui, à n’importe quel moment et de n’importe quel lieu, peut diffuser ce qu’il veut, parfois dans l’anonymat total. Un anonymat en réalité relatif. Car, le langage binaire, à la base de l’informatique, est des plus traçables et localisables. Ce n’est qu’un problème de technologie. Voilà le danger des réseaux sociaux comme moyens de communication de masse. Ainsi, une conversation téléphonique, dans un contexte privé, peut se retrouver sur la place publique, à travers les réseaux sociaux.
C’est ce qui est arrivé à l’élu de la première circonscription de Moungali. Dans une conversation avec un frère, il aborde les questions de sécurité publique, de son propre engagement dans des actions qui ont créé, selon lui, les conditions de renversement du Président Pascal Lissouba, des changements au sein de l’appareil sécuritaire à commencer par le ministre de l’intérieur, des manigances contre le général Jean-Marie Michel Mokoko pour le faire arrêter, etc.
Curieusement, la conversation semble être enregistrée par lui-même, car dans l’enregistrement, la voix de son correspondant se fait entendre à travers le haut-parleur du téléphone, tandis que la sienne est directe. Ce qui suppose que l’appareil enregistreur est le sien. Non seulement la conversation est enregistrée, mais encore elle est partagée à travers WhatsApp, une application qui permet l’échange facile et rapide de fichiers de toutes natures (texte, document, image, audio et vidéo) et où se constituent des plateformes d’échange. Rien d’étonnant qu’ensuite, les médias en ligne s’en soient emparés, eu égard au caractère sensationnel des propos tenus par le député, pour en faire un scoop. En un rien de temps, les propos du député Mouagni ont fait le buzz des réseaux sociaux congolais, dans la semaine du lundi 4 mars. C’est tellement curieux d’entendre un parlementaire tenir des jugements d’une telle bassesse, dans un langage vulgaire, sur la vie privée d’une personnalité, en se fondant simplement sur des audios et autres vidéos balancés dans les réseaux sociaux.
Le président du C.p.r a, ensuite, enchaîné d’autres audios et vidéos pour tenter de s’expliquer, relativiser la gravité de ses propos et les assumer, mais le mal est déjà fait et il est profond. Il ne serait pas étonnant d’apprendre qu’il soit entendu par la Commission défense et sécurité dirigée par le député Henri Zoniaba Ayimessone. Et par la suite, si les personnalités mises en cause, à savoir le ministre de l’intérieur et le commandant des forces de police, souhaitent porter plainte contre lui, pour diffamation, cela peut conduire l’assemblée nationale à le dépouiller de son immunité parlementaire, pour être présenté à la justice. Comme quoi, avant de parler, il faut savoir retourner sa langue sept fois soixante-dix-sept fois et c’est la bible qui le dit.

Urbain NZABANI

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