L’Association A.e.d (Action sur l’environnement et le développement) a organisé, jeudi 20 juillet 2023, à la Direction départementale des soins et services de santé de Brazzaville, à Poto-Poto, un débat pour informer et sensibiliser les dentistes aux méfaits des amalgames dentaires et aux nouvelles dispositions internationales de la convention de Minamata sur le mercure. La rencontre a bénéficié de l’appui de l’organisation internationale Alliance mondiale pour une dentisterie sans mercure.
Ouvert par le Dr Raphaël Issoïbeka, directeur départemental des soins et services de santé de Brazzaville, en présence du Dr Eugène Loubaki, président de l’A.e.d, le débat avait comme objectif de protéger la santé humaine et l’environnement des émissions anthropiques du mercure et des composés du mercure.
Le débat a regroupé près d’une trentaine de participants, pour la plupart des praticiens de l’art dentaire, donc des médecins venus des différents établissements sanitaires de la capitale. Plusieurs thèmes ont été développés, permettant le débat, pour informer les médecins sur la dangerosité de l’utilisation de l’amalgame dentaire composée de 50% de mercure et de 50% d’alliage de métaux non-précieux comme l’argent, l’étain et le cuivre. L’amalgame dentaire, connue sous le nom de plombage gris, est un matériau sous forme de pâte, beaucoup utilisé dans de nombreux pays pour plomber les dents.
L’O.m.s cite le mercure comme un des dix polluants les plus préoccupants pour la santé humaine. Pour cette organisation, sa présence dans le corps humain favorise l’apparition d’une intoxication à long terme. Le mercure est un métal liquide lourd, une substance indésirable et potentiellement très nuisible pour le corps humain. Cette rencontre a, également, permis de faire connaître et vulgariser la convention de Minamata sur le mercure.
C’est un accord juridiquement contraignant, adopté le 19 janvier 2013 et entré en vigueur le 16 août 2017. Le Congo a signé cette convention le 8 octobre 2014 et l’a ratifiée le 6 août 2019. C’est pourquoi, au niveau national, devant le silence des pouvoirs publics, l’Association A.e.d, qui fait partie de la coalition de l’Alliance mondiale pour une dentisterie sans mercure, en a fait son cheval de bataille.
A l’ouverture du débat, le Dr Eugène Loubaki a insisté sur le fait que «l’amalgame dentaire est largement utilisé dans notre pays, aux fins de réparation des dents abîmées, parce qu’il est durable, s’insère facilement dans la dent creusée et ne coûte pas cher. Mais, la sécurité biologique de l’amalgame est aujourd’hui contestée, car le mercure est un métal très nuisible à la santé». Des solutions de remplacement existent, a-t-il rassuré.
Pour sa part, ouvrant le débat, le Dr Raphaël Issoïbéka a souligné la portée de la rencontre. «Le Congo, notre pays, a signé et ratifié la convention de Minamata sur le mercure, qui a pour objectif de protéger la santé et l’environnement, des émissions anthropiques de mercure et des composés de mercure. Parmi les produits contenant du mercure figurent les amalgames dentaires largement utilisés dans le pays pour le traitement des dents. Cette opportunité offerte par l’A.e.d est la bienvenue, pour nous édifier sur les méfaits des amalgames dentaires et sur les nouvelles dispositions de la convention de Minamata sur le mercure, en relation avec les amalgames dentaires», a-t-il déclaré.
Rappelons que la ville japonaise de Minamata a connu une catastrophe écologique due à la pollution au mercure de la chaîne alimentaire des pêcheurs qui produisit une maladie neurologie, appelée maladie de Minamata. C’est pourquoi le mercure a été jugé dangereux pour la santé humaine.
Martin BALOUATA-MALEKA