A.b.m (Association Amis de Bouéta Mbongo)

Commémoration du 126ème anniversaire
de la mort de Bouéta Mbongo

L’Association Amis de Bouéta Mbongo (Récépissé n°124 du 27 mai 2004), dirigée par Isidore Leroy Louengo, a célébré, lundi 11 novembre 2024, le 126ème anniversaire de la mort de Malonga Mi-Mpanzou alias Bouéta Mbongo, mort le 11 novembre 1898, tué par les troupes coloniales du lieutenant Alfred Fourneau. Dans une conférence de presse organisée à son siège, situé dans le Quartier Kibina, à Madibou, le huitième arrondissement de Brazzaville, l’Association Amis de Bouéta Mbongo revendique la valorisation de l’histoire de ce grand résistant à la colonisation française, chef de guerre contre le pouvoir colonial français.

Débutée par une minute de silence en l’honneur des héros qui ont combattu pour la cause du Congo et de l’Afrique, la conférence de presse était une opportunité pour les membres de l’Association Amis de Bouéta Mbongo, parmi lesquels des descendants de Bouéta Mbongo, dont le président Isidore Leroy Louengo, pour rappeler le rôle décisif de Bouéta Mbongo dans la résistance à la colonisation, pour la liberté du Congo. Histoire de conscientiser les Congolais sur les valeurs ancestrales du pays. «Les précurseurs de notre indépendance sont dans les annales des oubliettes. La méconnaissance de l’histoire du pays, par les Congolais, serait une grosse maladie non profitable à la jeunesse congolaise. La connaissance de l’histoire permet aux jeunes de voir comment évoluaient leurs ancêtres, là où ils ont failli et de comprendre ce qui a entraîné les déboires que connaît le pays, afin de mieux agir et cela les rendra forts. Tant que nous ne nous battons pas pour la cause de notre histoire, rien ne marchera. Sous d’autres cieux, les peuples vivent dans l’opulence, car ce sont les patriotes qui ont le destin de leur pays en mains. Leur histoire est bien assimilée, de génération en génération, par leurs peuples. On ne donne pas à l’Africain cette opportunité de mettre en valeur sa tradition, de mettre en valeur leurs ancêtres qui ont marqué leur histoire», a fait savoir le président de l’association, Isidore Leroy Louengo.
Le héros Bouéta Mbongo, de son vrai Malonga Mi-Mpanzou
Isidore Leroy Louengo (au milieu) et les responsables de l’Association Amis Bouéta Mbongo
Auteur du livre, «Bouéta Mbongo: héros des premières heures», publié en 2020 par la Maison d’édition Paari, ce dernier pense qu’il est utile de matérialiser l’immortalité des «dignes fils et filles du Congo qui ont combattu l’oppression coloniale», pour les rendre plus accessibles aux couches sociales jeunes. «Les Bouéta Mbongo, Mama Ngunga, Mabiala-Ma-Nganga, Matsoua et d’autres figures de proue du 20ème siècle, quelle que soit leur obédience, méritent d’être honorés, d’être au firmament de la scène géospatiale et d’être étudiés convenablement par nos descendants. Ils sont incontournables et leur reconnaissance concrète élèvera notre pays. Ils serviront d’exemples à part entière», a-t-il ajouté.
Bien que certaines avenues et infrastructures de la capitale, Brazzaville, portent les noms de ces icônes de la lutte pour la liberté, Isidore Leroy Louengo considère qu’on parle timidement d’eux à l’école et que jamais l’Etat congolais n’a pensé aux descendances respectives de ces éminents héros de la liberté et de l’indépendance, ni à leurs villages respectifs. Ils n’ont pas de journées commémoratives ni d’effigies sur les places publiques. «C’est inimaginable, à l’aube du 21ème siècle, qu’on puisse balayer, d’un revers de la main, cette noble histoire bien méritée. Se passer de cette histoire, c’est phagocyter ou désorienter le devenir de toutes les générations», a-t-il déploré.
Isidore Leroy Louengo (à gauche) pendant la conférence de presse
La couverture du livre d’Isidore Leroy Louengo
De son vrai nom Malonga Mi-Mpanzou, Bouéta Mbongo est l’un des grands résistants à l’oppression du pouvoir colonial français au Moyen-Congo. Grand commerçant et chef politique lari, il emmena son peuple de terre-en-terre, depuis le territoire Kongo et passa avec les Tékés des accords commerciaux et sociaux, afin de s’établir sur leur terre qui correspond au Sud-Ouest du Département du Pool. Il entra en rébellion contre l’administration coloniale française et s’opposa aux actions du capitaine Jean-Baptiste Marchand (qui finira général en France), mandaté par Pierre Savorgnan De Brazza, pour soumettre les colonisés à leurs entreprises de contrôle des routes commerciales existantes, dont la route allant de Loango (au bord de la mer) au Pool Malébo, sur le Fleuve Congo, en imposant les corvées de portage et de travail forcé, sous la surveillance des tirailleurs sénégalais et autres mbulu-mbulu (miliciens).
Face au pouvoir colonial, Bouéta Mbongo commença à fomenter des actions de résistance. Il initia le boycott de l’impôt colonial des Trois Francs et surtout entra en rébellion à partir de 1896, encouragé par les exploits du chef suundi, Mabiala-Ma-Nganga, dans les actions de sabotage et de guérilla contre le pouvoir colonial, pour s’opposer aux razzias organisées par les miliciens dans les villages, au travail forcé et à la spoliation des terres. Refusant de se rendre, il fut tué en héros, le 23 octobre 1896, par une expédition militaire conduite par le capitaine Albert Baratier, qui fit dynamiter la grotte de Mbiédi où se cachaient le chef suundi, sa famille, ses fidèles et ses combattants, après un jour et une nuit de siège.
Bouéta Mbongo livra sa dernière bataille contre le lieutenant Lucien Fourneau, envoyé par Savorgnan De Brazza, à la tête d’une cohorte de tirailleurs sénégalais et de miliciens, dans le Pool. Le 11 novembre 1898, alors que le lieutenant Fourneau est blessé au combat, Bouéta Mbongo tombe sur le champ de bataille. Son corps est décapité et jeté dans les eaux de la Lufulakari, tandis que sa tête est mise sur un pieu au bord de la route, comme pour dissuader tout Africain voulant résister aux entreprises du pouvoir colonial. Son corps est récupéré par les Tékés qui l’ont enterré sur une petite île de la Loufoulakari, à 75 Kms au Sud-Ouest de Brazzaville et à 3 Kms avant les renommées chutes de la Loufoulakari, suivant une révélation faite cette année par le Prof Richard Roger Urbain Bileckot.
Céleste Exaucé SINDOUSSOULOU

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1 COMMENTAIRE

  1. Merci infiniment pour ce partage instructif pour le peuple congolais en mémoire de nos ancêtres et parents mémoire pour mon arrière grand père Malonga mi Mpanzou alias BOUETA 11Novembre.
    unité,travail,progrès.

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