Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Elikia, financé par la Fondation américaine Ned, l’Association Cœur arc-en-ciel a organisé, samedi 13 juillet 2024, à Brazzaville, un atelier de sensibilisation sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre et les questions de V.i.h-sida, au bénéfice des journalistes et des responsables des organisations de défense des droits humains. Au cours de cet atelier, le directeur exécutif de Cœur arc-en-ciel, Jean-Claude Pongault Elongo, a entretenu les participants sur les concepts de minorité sexuelle, d’orientation sexuelle et de genre et d’identité de genre. La problématique de la rareté des antirétroviraux a été aussi abordée.
En 2014, la C.a.d.h.p (Commission africaine des droits de l’homme et des peuples) a adopté la résolution contre toute forme de violence et autres violations des droits de l’homme basée sur l’orientation sexuelle réelle ou supposée et l’identité de genre réelle ou supposée. C’est la résolution 275, qui a permis de faire avancer la lutte contre les violences et discriminations dont sont victimes les minorités sexuelles et de genre en Afrique.
Au Congo, l’Association Cœur arc-en-ciel s’est engagée dans la lutte contre les violences et discriminations basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Depuis 2017, elle réalise des enquêtes et documente les cas de violences et discriminations basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre au Congo. Ces enquêtes ont permis à l’association d’identifier les formes, les auteurs, les lieux de commission de ces violences et discriminations ainsi que leurs conséquences sur l’orientation et l’identité sexuelle et genre. Les résultats de ces enquêtes permettent surtout à l’association d’élaborer des projets stratégiques périodiques et de faire des plaidoyers tant sur le plan national qu’international afin de lutter contre ces situations, par la sensibilisation. Il sied de signaler que Cœur arc-en-ciel travaille en consortium avec sept autres organisations sur la question des minorités sexuelles et de genre au Congo.
Abordant la question des antirétroviraux, Jean-Claude Pongault Elongo a déclaré que «la politique nationale de lutte contre le V.i.h-sida est chiffrée. Il y a un gap de 46%. Pour le 54%, c’est un problème qui est connu de tous. Le problème de la lutte contre le sida est un problème de tous. Malheureusement, dans la lutte contre la maladie, il y a eu des problèmes de rupture des A.r.v (Anti-rétroviraux) et le Congo doit payer sa contrepartie. Aujourd’hui, le Fonds mondial a ramené la contrepartie du Congo à 15%. Les engagements pris par le gouvernement doivent être respectés, pour que le programme ne s’arrête pas. Il y a eu tellement de rupture d’A.r.v et cela a été catastrophique. Il faut que le gouvernement honore ses engagements, pour que nous respections le rendez-vous de 2030. L’enveloppe du Congo a été augmentée pour ce cycle. La maladie du sida concerne tout le monde. On demande aux Congolais deux choses: la maladie existe et il nous faut mobiliser les fonds au niveau national, avant d’aller en international. Le Conseil national de lutte contre le sida s’est réuni en 2012. Depuis cette année, aucune autre réunion n’a été organisée. Donc, il faut organiser la réunion du C.n.l.s. Une personne qui suit bien son traitement ne peut plus transmettre la maladie».
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA