Grâce à l’appui financier de la Fondation Ned, l’Association cœur arc-en-ciel, que dirige Jean-Claude Pongault, a mis en œuvre, de mai 2022 à avril 2023, un projet dans le cadre de la lutte contre les violences et discriminations basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. La restitution s’est faite le 15 juin 2023, dans la salle de conférence de l’ambassade des Etats-Unis, à Brazzaville, en présence de l’ambassadeur américain, Eugène Young, de l’équipe Europe, de la représentante de la C.n.d.h (Commission nationale des droits de l’homme), des journalistes, des membres du Réseau nationale des positifs du Congo et des partenaires tels que Caritas américain et la C.r.c (Croix-Rouge congolaise).
Malheureusement, un événement a perturbé le bon déroulement du projet de lutte contre les violences et discriminations basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Il s’agit de la mise en scène des fiançailles de deux hommes dont la carte d’invitation électronique s’est retrouvée sur les réseaux sociaux. Selon l’Association cœur arc-en-ciel, cet évènement a été précédé d’un article homophobe d’un journaliste qui a déformé l’information en une intoxication. Il a été récupéré par les médias, les religieux et les politiques.
Ouvrant l’atelier, Me Amanda Matoumona, présidente du conseil d’administration de l’Association Cœur arc-en-ciel a estimé qu’«il est important de rappeler que la journée internationale du 17 mai est basée sur la lutte contre les violences et discriminations basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre».
«L’action menée par l’Association cœur arc-en-ciel, en partenariat avec l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique et l’O.n.g Agir ensemble pour les droits humains, dans le cadre du Projet Défi 3, à travers l’organisation de cette activité, est d’une part pour continuer à lutter contre les violences et discriminations basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, et d’autre part continuer le plaidoyer auprès du gouvernement américain pour l’intégration de la République du Congo au Pepfar (Plan d’urgence présidentiel de lutte contre le sida)», a-t-elle ajouté.
Présenté par Jean-Claude Pongault, les résultats de terrain révèlent qu’«en 2020 et 2021, avec la pandémie à covid-19, les activités culturelles de plaidoy’art avaient été interrompus. Mais, elles ont repris en 2022, avec l’appui de l’ambassade des Etats-Unis en République du Congo. Cette édition a permis de réaliser: une conférence; une soirée de la fierté par la «liputalisation»; une pièce théâtrale ouverte au public sur la prévention du V.i.h et la lutte contre les violences et discriminations basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre».
Au regard des problèmes qui ont modifié le contexte, l’association avait pris des mesures comme la délocalisation des activités des locaux des missions diplomatiques vers les locaux de la direction exécutive du Conseil national de lutte contre le sida et les épidémies, la limitation des activités communautaires au profit des minorités sexuelles et de genre impliquant l’annulation des activités culturelles de la célébration de la journée de lutte contre les violences et discriminations basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre du 17 mai 2023.
Pour l’association, la résolution 275 de la Commission africaine des droits humains et des peuples au Congo doit être mise en application. Au cours des échanges, les participants ont demandé à l’ambassade des Etats-Unis de soutenir le dossier du Congo aux subventions du Pepfar. Eugène Young a marqué l’adhésion de son pays à cette demande. Toutefois, il a rappelé que son pays est l’unique pourvoyeur du Fonds mondial pour la lutte contre le paludisme, le sida et autres maladies. Il faut souligner que la lutte contre le V.i.h et les violences dont sont victimes les minorités sexuelles et de genre concernent tout le monde et toutes les opportunités seront saisies pour avancer la cause et faire des plaidoyers.
Narcisse MAVOUNGOU