L’Association femmes sans frontière d’Afrique, que dirige Mme Nicole Rosemonde Mpara Bilampassi, a fait une communication, le 8 mars 2023, à Brazzaville, à l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits des femmes, sous le thème, «La vulnérabilité des jeunes filles face à la précarité menstruelle». Présentée par le Dr Horge Tshidélé Nziémbanou, la communication sur ce thème a été suivie par plus de 120 participantes dont des filles du Collège d’excellence et du Lycée de la Révolution. La seconde communication était présentée par Mme Mariam Mouko, sur le thème national portant sur «la vulgarisation de la loi Mouébara».
Dans sa communication, le Dr Horge Tshidélé Nziémbanou a expliqué que «la précarité menstruelle désigne les difficultés pour de nombreuses filles à se procurer des protections hygiéniques à cause de leurs faibles revenus. A cela s’ajoute les difficultés d’accès à l’eau, aux installations sanitaires ou aux produits adaptés à la période menstruelle pouvant améliorer leur bien-être».
S’agissant des principales causes de cette précarité menstruelle, il y a le tabou autour des règles ou menstruations, des faibles revenus économiques familiaux et le manque d’éducation. Au sujet des tabous, dans la religion musulmane, par exemple, la femme ne prie pas pendant et ne peut pas non plus conduire une prière pendant la menstruation.
«La menstruation est un processus naturel et sain chez les filles et les femmes en âge de procréer. C’est un processus au cours duquel l’utérus évacue du sang et des tissus par le vagin. Cela dure trois à six jours», a affirmé l’orateur. «Lorsqu’une personne a ses premières règles, on est souvent entre 11 et 14 ans, bien qu’elle puisse aussi être variable d’une personne à une autre», a-t-il précisé.
Aussi, a-t-il poursuivi, les pertes de sang pendant les règles sont en moyenne de 80 ml par cycle soit 5 à 20 ml par jour. Le cycle menstruel est inférieur à 25 jours et le moyen de 25 à 35 jours. Il est long quand il est supérieur à 35 jours. Mais il débute premier jour des règles.
La précarité menstruelle a également des conséquences le corps de la femme. Au plan sanitaire, la personne a des démangeaisons, des irritations, des infections urinaires, de l’endométriose et des chocs toxiques pouvant entrainer plusieurs complications jusqu’à la mort. Ainsi, il a invité les femmes à ne pas utiliser comme protection des papiers de toilette, essuie-tout, torchons, chiffons de pagne et de coudre du coton dans des draps.
La présentation de la loi n°19-2022 du 4 mai 2022 portant lutte contre la violence faite aux femmes, et promulguée le 4 mai 2022 par le chef de l’Etat, Denis Sassou-Nguesso, appelée loi Mouébara, était le second thème de la rencontre. «Nous avons pris l’article 12 portant sur la vulnérabilité des jeunes filles face à la précarité menstruelle. Dans la loi Mouébara, ceci signifie une situation de vulnérabilité, de fragilité à l’âge jeune ou avancé lié à la maladie grave, à la grossesse, à la carence mentale ou physique», a confié Mme Mariam Mouko. A en croire l’oratrice, pendant les règles, les jeunes filles préfèrent ne pas s’annoncer auprès des parents. Elles préfèrent le faire auprès de leurs amies et faire face à la situation avec leurs propres moyens. A ce moment-là, la fille devient vulnérable.
Pour le reste, l’oratrice a invité les participantes à aller sur Google pour consulter la loi Mouébara. La cérémonie s’est terminée par la distribution de protection hygiénique aux filles, en particulier les élèves du Lycée de la Révolution et les femmes conviées.
Achille TCHIKABAKA