L’Assocreef France (Association des anciens étudiants congolais de Roumanie) a célébré, samedi 8 avril 2023, le 15ème anniversaire de sa fondation, à Ris-Orangis, en région sud-parisienne, dans le Palais 91, une magnifique salle, remplie comme un œuf, inaugurant, dans la foulée, le volet humanitaire de son programme. Au-delà du festif, ces rencontres ont fait réseauter diverses personnalités de cette communauté, venues des quatre coins du monde, comme le député de la première circonscription de Pointe-Noire, Lumumba 1, Louis Gabriel Levisel Missatou qui, même s’il était là en son propre nom, était également porteur du message du ministre Juste-Désiré Mondélé, président d’honneur de l’Assocreef.
Côté temps, il faut croire que les planètes étaient bien alignées pour la circonstance: ciel bleu ensoleillé, temps calme, comme si les oracles roumains des Carpates s’en étaient mêlés. En effet, l’excellent cocktail de bienvenue servi aux invités en plein air, sous une paillotte, en début de soirée, n’aurait jamais pu dévoiler toutes ses saveurs sans ce contexte bucolique.
Aussi banal que cela paraisse, tout indique que le plaisir des rencontres a joué un rôle majeur dans l’organisation de ces festivités. Dans un fourmillement indescriptible, on entendait claquer les bises de toutes parts, pendant que crépitaient les flash photos en tous sens. Pour la petite histoire, la tradition des rencontres est un rituel séculaire en pays roumain, où les étudiants organisent des retrouvailles de célébration des temps adultes: intilnire de zece, de doi zece… ani. Comprendre: les rencontres de dix, vingt ans… suivant la fin des études. Elles servent, prosaïquement, à requinquer des amitiés évanescentes, dans une espèce de reflexe-émotion de destin collectif.
Et cela tombe bien, les anciens étudiants congolais de Roumanie accusent du retard dans ce domaine, celui de la notion du destin collectif. Exactement comme le séjour d’un tronc d’arbre dans l’eau ne peut le transformer en caïman (Seydan Badian), ces anciens étudiants, après avoir partagé des bouts de pain dans la galère des «camins étudiants» (campus), arrivés au Congo, retournent à leurs errements individualistes. En effet, de nombreux cadres supérieurs, actuellement aux affaires au Congo, ont été formés en Roumanie. Pourtant, la connexion entre eux et les générations postérieures semble inexistante. Dommage, car il en résulte une perte d’impact pour l’ensemble et une perte de chance pour chacun.
Après le soutien mutuel, semble avoir désormais sonné l’heure du soutien aux tiers. Parce que l’humanitaire se joue, en principe, des considérations familiales, la communauté mise sur celui-ci pour aider à consolider, tant soit peu la Nation. Et d’ores et déjà, sur la table de son conseil d’administration, dirigé par Gaspard Nzaou-Kimpolo, s’empilent des dossiers humanitaires qui n’attendent plus qu’à être exécutés.
Le clou de la soirée a été, à n’en point douter, le spectacle donné par Zaparo de guerre, l’animateur d’Extra-Musica Nouvel Horizon, qui a retourné la salle au rythme de la danse «Tia lokolo». Alors que quelques instants auparavant, paradaient en piste les membres de l’association, tous tirés à quatre épingles, visiblement coreligionnaires du «Kitendisme de berceau», au son de leur chanson de ralliement, composée par Obama d’Extra-Musica Nouvel Horizon. Comme en écho à cette belle pensée de John Fitzgerald Kennedy: «Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, mais demande ce que tu peux faire pour ton pays», l’Assocreef invite tous ceux qui ont vocation à l’intégrer, à la rejoindre, sans tarder, pour servir la Nation à l’unisson.
Guy Francis TSIEHELA
Chroniqueur culturel;
Ancien Président de l’ASSOCREEF (2014-2019).