Au mois de juin dernier, la Banque mondiale avait approuvé deux opérations financières en faveur du Congo. Il s’agit d’un financement de 94,625 millions de dollars pour la transformation du secteur de l’éducation et l’amélioration de ses résultats, cofinancé avec le Partenariat mondial pour l’éducation, ainsi qu’un financement de 100 millions de dollars pour le renforcement des services d’électricité. Les accords relatifs aux deux financements ont été signés, jeudi 4 juillet 2024, au Centre des conférences internationales de Kintélé, une commune au Nord de Brazzaville, en marge des travaux de la Ciar (Conférence internationale d’afforestation et du reboisement), par le ministre de l’économie et des finances, Jean-Baptiste Ondaye, et le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Centrafrique et la Guinée Equatoriale, le Malien Cheick Fantamady Kanté.
L’enveloppe de 94,625 millions de dollars octroyée par la Banque mondiale au Congo sous forme de crédit soutient la mise en œuvre de la stratégie du secteur congolais de l’éducation, visant à améliorer le capital humain du pays durant la période 2025 à 2030, à travers le Projet Trésor. Ce projet vise à améliorer un accès équitable à des écoles préélémentaires et primaires de qualité, et les compétences de base en lecture et en mathématiques, ainsi qu’à renforcer les systèmes de gestion de l’éducation. Il cible les enfants vulnérables (réfugiés et population hôte, déplacés internes, autochtones, etc.) dans les zones où les besoins sont les plus importants et celles où le taux d’achèvement du primaire est le plus faible, tels que les départements des Plateaux, Lekoumou, Kouilou et Cuvette-Ouest.
Le crédit de 100 millions de dollars quant à lui va dans le secteur de l’électricité, à travers le Pasel. Il s’agit, selon le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Congo, «d’accélérer le renouvellement de la ligne de transport de l’électricité de Pointe-Noire à Brazzaville… Nous avons discuté sur les modalités d’accélérer son déroulement pour que, à terme très rapidement, la population puisse sentir que le problème de l’électricité est désormais derrière elle», avait-il expliqué au sortir de sa rencontre avec le ministre de l’énergie et de l’hydraulique, Emile Ouosso, le 2 juillet dernier. Ce dernier était présent à la cérémonie de signature des deux accords, aux côtés de Ghislaine Ingrid Ebouka-Babackas, ministre du plan, de la statistique et de l’intégration sous-régionale.
Le Pasel se concentre sur l’amélioration de la qualité et de l’accès aux services d’électricité et le renforcement de la performance des réseaux de transport et de distribution. Il soutiendra également la réduction des pertes et l’augmentation du recouvrement des recettes, grâce à la fourniture de compteurs intelligents et de systèmes d’information de gestion, qui seront utilisés par le concessionnaire des opérations réceptives, que l’État est en train de recruter.
Le Pasel devrait permettre à environ 1,75 million de personnes de bénéficier d’un accès amélioré à l’électricité. «La République du Congo s’engage dans des réformes ambitieuses, pour renforcer le secteur de l’électricité et en améliorer l’accès pour ses citoyens», a expliqué Louise Pierrette Mvono, représentante-résidente de la Banque mondiale, présente à la cérémonie de signature des deux accords. Elle soutient que «la dynamique des réformes offre une fenêtre d’opportunité, pour combler le fossé de l’accès à l’énergie et atteindre l’accès universel à l’électricité dans les zones urbaines, ainsi qu’un meilleur accès dans les zones rurales, avec une plus grande participation du secteur privé». On verra ce que ça va donner dans la pratique, étant entendu que les oreilles des populations sont submergées par de beaux discours, alors que les difficultés d’accès à l’électricité se sont accrues ces dernières années.
Hervé EKIRONO