Emmanuel Macron est animé par une grande volonté d’instaurer une nouvelle ère des relations entre son pays et l’Afrique, en se basant sur la neutralité. Une intention tout à fait noble. Mais, est-ce possible? Dans les principes, on répondrait par le positif. Mais, dans les faits, il est bien difficile de s’en tenir à la neutralité. Un partenariat dans la neutralité ne peut pas être réciproquement fructueux entre des Etats n’ayant pas le même niveau de développement et le même niveau de stabilité démocratique. Forcément, il y en a un qui finit par dominer l’autre. Surtout que les Etats n’ont pas d’amis, plutôt que des intérêts, pour reprendre une pensée du général De Gaulle.
Nombre de pays africains sont en pleine transition démocratique depuis les années 90. Une transition qui va avaler des générations entières, avant d’aboutir à l’ère des institutions fortes, pour reprendre l’image de l’ancien Président américain, Barack Obama. Aujourd’hui, ces pays n’en sont même qu’à une étape d’apprentissage, avec des phases de reculade comme on peut le voir au Mali, au Burkina-Faso, en Guinée-Conakry et dans bien d’autres pays africains où parfois les résultats du vote rendus officiels n’expriment pas la volonté du souverain primaire.
Combien de temps la démocratie a-t-elle pris en France, pour déboucher sur la stabilité du régime semi-parlementaire de la cinquième République? Et pourtant, on veut que les jeunes Etats africains y arrivent sans tarder. Ce n’est pas une excuse ni une dérobade devant les exigences démocratiques, mais la prise en compte de la réalité. Le passage à la démocratie accomplie ne va jamais se faire sans prendre en compte la dimension temps, même si des exemples existent de pays qui l’ont fait presqu’automatiquement. Difficile de l’imaginer dans le contexte des sociétés africaines culturellement plurales, qui s’efforcent encore à consolider les bases de leurs Nations.
Dès lors, la France ne pourra pas s’en sortir dans ses relations avec les pays africains, en affichant la neutralité qui peut être interprétée comme non-assistance à population en danger, lors des crises de gouvernance dans les pays africains. L’essentiel est de savoir comment accompagner ces pays, sans être taxé d’ingérence dans les affaires intérieures.
Les peuples africains ont besoin d’accompagnement et de soutien, lorsqu’ils sont confrontés à des systèmes politiques qui ne respectent pas les droits et libertés des citoyens, les principes démocratiques d’exercice du pouvoir. Ils ont besoin de coopération économique et ne veulent pas être vus simplement comme des débouchés. Alors, un engagement de la France à accompagner ces peuples dans leur marche vers le développement économique et démocratique, dans des partenariats respectueux des identités des partenaires, donnera plus d’assurance, que de prêcher la neutralité.

L’HORIZON AFRICAIN

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