Excellences,
Les coups d’État successifs en Afrique de l’Ouest sont, aujourd’hui, applaudis de deux mains comme étant une réponse appropriée au supposé colonialisme français et à la françafrique, au profit de l’impérialisme libérateur russe. Nous sommes cette fois-ci au Burkina Faso où neuf mois seulement après le coup d’Etat du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, un autre s’est produit sous l’instigation du capitaine Ibrahim Trahoré qui a pris les rênes du pays.
On passe sous silence le retour suicidaire de la rue contre les acquis démocratiques, au motif incompréhensible du sentiment anti-français. Doit-on dénoncer un système français ou toute la France?
Bien qu’il nous soit possible d’évoquer le principe d’autodétermination dans le cadre du processus de libération d’un peuple qui, du reste, repose sur une dialectique associant exercice du pouvoir, accord des gouvernés et libération d’une prétendue domination étrangère, que gagnerait l’Afrique, en introduisant, de manière pernicieuse, un retour de guerre froide entre Russes et Occidentaux sur le continent africain?
Quel est l’avenir de la démocratie en Afrique, lorsque les principes du droit de coexistence pacifique des peuples de différentes Nations sont foulés aux pieds? Oui, les États africains doivent assumer leur destin, mais à quelle condition? Est-ce en recréant des espèces de guerres larvées qui nous éloignent des préoccupations légitimes des peuples qui, eux, risquent de vivre la peur au ventre sur leur avenir, au regard des réactions bellicistes de la rue?
Quel est l’avenir de la coopération diversifiée en Afrique et qu’en pensent les intellectuels considérés ici comme des éclaireurs, c’est-à-dire ceux qui montrent le bon horizon à ceux qui sont dans les éteignoirs, les conséquences obscurcies par l’escroquerie ou la prédation de nos propres dirigeants africains?
Telles sont les questions qu’on peut se poser de cette intrusion des populations «dressées certainement» dans un environnement dit sacré, selon le droit international: une ambassade. Ça se passe au Burkina Faso.
Driss SENDA
Chairman
FPU (Fédération pour la Paix Universelle) – Congo.