20 ans après sa création, le P.e.a.c (Pool énergétique de l’Afrique centrale) s’est rendu compte qu’il est en retard dans sa mission de garantir l’accès à l’électricité aux populations des pays membres de la C.e.e.a.c (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale). En tout cas, son bilan a été jugé mitigé par les responsables des sociétés nationales d’électricité, lors de la célébration, du 13 au 16 novembre 2023, de son 20ème anniversaire, à Brazzaville. Conséquence, l’Afrique centrale est en queue de peloton des sous-régions africaines en matière d’accès à l’électricité, malgré son énorme potentiel énergétique et son positionnement géographique avantageux. Ayant pris conscience de ce fait, les directeurs généraux des sociétés nationales d’électricité, dont le Congolais Jean-Bruno Danga Adou, ont pris la résolution de faire mieux, en réalisant les grands projets d’infrastructures, pour garantir l’accès à l’électricité des populations.
Répondant à l’interpellation des ministres de l’énergie sur les résultats mitigés, Jean-Bruno Danga Adou, directeur général de E²c (Energie électrique du Congo), s’est exprimé en ces termes, concernant le développement du secteur de l’électricité dans la sous-région: «Nous sommes interpellés, nous qui gérons le secteur de l’électricité. En 20 ans, ce qu’on a présenté comme bilan, les résultats sont mitigés. Il est temps de passer à l’action sur ce qui est concret, c’est-à-dire construire des infrastructures, pour permettre à nos populations d’accéder à l’électricité. Trop parler, ce n’est pas bon. Il y a encore des millions d’habitants qui n’ont pas d’électricité. Ce n’est pas normal. On doit se battre. L’appel que nous lançons à nos gouvernements, c’est que 20 ans après le résultat est très mitigé. Il faut que nos Etats, à travers les ministres de l’énergie, de s’impliquer totalement d’aller chercher les bailleurs de fonds, afin de mettre en exécution les différents projets que nous avons sur la table».
Bokele Likela, directeur du Département de distribution de la Snel (Société nationale d’électricité) de la RD Congo, représentant son directeur général, président du comité de direction du P.e.a.c, a souligné la pertinence des conclusions: «Je crois que les conclusions sont pertinentes, du fait que dans l’évaluation des 20 ans d’existence du P.e.a.c, nous avons trouvé que le bilan est mitigé. Nous pensons qu’à partir de ce constat, chacun a pris conscience de l’importance que revêt la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, spécialement son organe chargé du courant électrique, notamment le P.e.a.c. Il faut qu’à chaque niveau, que ça soit du point de vue politique, économique, on puisse booster un peu les activités du P.e.a.c, afin de permettre à nos Etats de convertir les grands potentiels hydroélectriques que nous avons, pour passer à des réalisations concrètes qui vont aider notre population de l’Afrique centrale, de bénéficier du courant électrique. Le poste transformateur de Kinsuka, à Kinshasa, est opérationnel. Cela fait déjà plus de trois jours. Les échos que nous avons auprès de nos collègues de E²C sont favorables. Ce transfo va booster la distribution du courant électrique dans la ville de Brazzaville. Les projets communautaires sont très importants du fait que ça aide à augmenter le taux de desserte d’électricité dans nos pays respectifs. De tels projets sont à encourager, parce que souvent, on se concentre seulement dans les grands centres, dans les grandes villes, on oublie toujours l’intérieur. Avec ça, on va essayer de donner du courant à nos compatriotes qui sont à l’arrière-pays».
Nuvo Silva, chargé du Programme infrastructures à la section de coopération de l’Ambassade de l’Union européenne au Congo, a édifié sur les relations avec le P.e.a.c: «Le Pool énergétique de l’Afrique centrale a un rôle très important pour le développement de la zone. Il faut connecter les pays, pour que ceux qui ont plus d’énergie, donnent à ceux qui produisent moins. Nous assistons le P.e.a.c depuis 2009, pour développer les instruments juridiques, notamment le cadre réglementaire et les documents de la fondation des missions régionales de régulation de l’énergie. Le processus de l’intégration énergétique a besoin d’une intégration régionale».
Atadet Azarak Mogro, secrétaire permanent du P.e.a.c, dont le siège est à Brazzaville: «Ce que nous aurions aimé, c’est que les investissements conséquents puissent être mis à la disposition du P.e.a.c par les pays membres, dans le cadre de la réalisation physique des différents projets. Nous avons un potentiel important qui peut permettre à l’Afrique centrale d’être même la locomotive de l’Afrique, dans le domaine de l’énergie électrique».

Martin BALOUATA-MALEKA

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