Conférence de presse du directeur général du C.h.u de Brazzaville

Pour le directeur général, Thierry Ngombet, la crise qui affecte l’hôpital est d’abord morale

Dans une conférence de presse qu’il a tenue vendredi 6 septembre 2024, à l’auditorium, le directeur général du C.h.u (Centre hospitalier universitaire) de Brazzaville, le Prof Thierry Raoul Alexis Ngombet, a fait le bilan à mi-parcours de ses trois années d’exercice à la tête de ce plus grand établissement médical national. C’était en présence entre autres, du directeur général adjoint, le Dr Judicaël Biez, du directeur de l’économie et des finances, Jean-Marie Mbongo, et de Mme Marie-Laure Ossombo, cheffe du Service administratif et gestion du personnel. Pour le directeur général, la crise qui touche le secteur hospitalier est morale. C’est pourquoi il a réitéré son engagement à lutter contre les antivaleurs.

Devant la presse nationale et pendant environ deux heures, à bâtons rompus avec les journalistes, le Prof Thierry Ngombet, qui s’est targué de ses dizaines d’années d’expérience au C.h.u, dont une vingtaine comme chef du Service des urgences, a amorcé cet échange, en parlant de ses premiers jours en tant que directeur général du C.h.u et les missions qui lui étaient assignées, quant à la gouvernance hospitalière et les défis à relever, afin de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’offre des soins.
Le Prof Thierry Raoul Alexis Ngombet
Vue de l’un des bâtiments du C.h.u
«J’ai été, pendant vingt ans, chef de service des urgences. Donc, l’hôpital, je connais. Lorsque je suis nommé directeur général, je viens avec cette expérience. Ma première priorité, c’est de faire de telle sorte que nous revenions au travail. Mon deuxième objectif consistait à améliorer l’offre de soins et enfin la réorganisation des différents services. A cet effet, je me suis fait accompagner et conseiller par des professionnels, parce que je veux que cet hôpital soit propre», a-t-il déclaré. La lutte contre les antivaleurs, pense-t-il, passe aussi par des sanctions, conformément à la loi: «J’ai toujours sanctionné, du plus petit au plus grand. Les sanctions vont de l’avertissement, le blâme et puis le licenciement». Tout ceci, pour regagner la confiance des populations qui, souvent, hésitent de venir se faire soigner au C.h.u.
Selon lui, le C.h.u souffre d’abord d’une crise morale. «Un seul problème: la crise dans nos hôpitaux et spécialement le C.h.u est une crise morale. Si les gens ne changent pas et ne font pas cet effort d’éducation morale, on mettra des milliards de francs Cfa ici, sans effet», a-t-il déclaré. C’est pourquoi il a réitéré son engagement à lutter contre les antivaleurs, l’un des principaux défis qui continue d’entraver les performances de la principale structure hospitalière du pays en matière de santé publique.
Par ailleurs, le directeur général du C.h.u a édifié la presse sur les fonds alloués par les institutions financières, à son établissement. Ainsi, le financement de l’A.f.d (Agence française de développement) a servi à réhabiliter les sanitaires. Les 12 milliards de francs Cfa de la B.d.e.a.c (Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale) ont permis de réhabiliter les bâtiments du C.h.u et de renforcer les équipements.
Concernant la fin des guéguerres à répétition jadis, entre l’ancienne administration patronnée par des Canadiens et les syndicalistes, le Prof Thierry Raoul Alexis Ngombet a expliqué qu’il a réussi à y mettre un terme, grâce au dialogue qu’il a toujours prôné avec ses administrés et la confiance mutuelle qui y règne maintenant. «J’ai beaucoup dialogué. Je passais une heure à deux heures par jour, dans chaque service, pour dialoguer, avant de commencer le travail. Dans un domaine aussi délicat que la santé, on peut perdre la confiance en un ou deux jours. Vous avez bien fait pendant des années et des années, une seule faute peut vous faire perdre toute la confiance. En cela, il faut des référentiels et le premier référentiel, c’est la morale», a-t-il fait savoir.
Signalons tout de même que si la grève déclenchée le 3 juin dernier, par le personnel soignant du C.h.u, pour réclamer des arriérés de salaires, la concomitance du paiement des salaires avec les fonctionnaires et l’amélioration des conditions de travail, était levée, les salaires de juillet et août sont toujours attendus, alors qu’on est déjà au mois de septembre.. «On ne joue pas avec la santé de la population. Le C.h.u de Brazzaville doit être un lieu par excellence de rigueur scientifique et morale», a conclu le directeur général, avant de solliciter l’accompagnement de la presse, dans sa délicate mission d’améliorer les performances du plus grand centre hospitalier du Congo.
Hervé EKIRONO

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