Le C.n.e.f (Comité national économique et financier) a tenu sa première session ordinaire de cette année, le vendredi 15 mars 2024, au siège de la Direction nationale de la B.e.a.c (Banque des Etats de l’Afrique centrale), à Brazzaville, sous la direction de Jean-Baptiste Ondaye, ministre de l’économie et des finances, en sa qualité de président dudit comité, en présence de Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, ministre du plan, de la statistique et de l’intégration régionale, vice-présidente du comité, et de Ludovic Ngatsé, ministre du budget, des comptes publics et du portefeuille public, et de Serge Dino Daniel Gassakys, directeur national de la B.e.a.c, secrétaire général du comité et rapporteur de la session. Le Centrafricain Yvon Sana Bangui, nouveau gouverneur de la B.e.a.c, et le Congolais Marcel Ondélé, secrétaire général adjoint de la Cobac (Commission bancaire de l’Afrique centrale), y ont participé par visio-conférence, depuis Yaoundé, au Cameroun.
Après une analyse de la situation économique nationale au quatrième trimestre de l’année écoulée, les membres du C.n.e.f ont relevé, dans leurs conclusions, que le taux de croissance du P.i.b réel est ressorti à 1% en 2023, contre 0,5% en 2022. Il atteindra 5,7% en 2024. Cette analyse a été faite sur l’activité économique qui a été principalement portée par la poursuite des investissements dans le secteur pétrolier, le dynamisme des activités dans le secteur hors-pétrole et la mise en œuvre satisfaisante du programme conclu avec le F.m.i (Fonds monétaire international).
Les membres du C.n.e.f ont aussi pris connaissance de la conjoncture économique internationale et sous-régionale, ainsi que leurs perspectives à court terme, au dernier trimestre 2023. Ils ont relevé un ralentissement de l’économie mondiale en 2023, avec une croissance du P.i.b qui est revenue à 3,1% en 2023, contre 3,5% en 2022, sous l’effet principalement de la demande et de la résurgence des tensions géopolitiques. Ils ont confirmé que le taux de croissance demeurerait stable en 2024 à 3,1%.
Au niveau sous-régional, le taux de croissance du P.i.b réel est ressorti à 2% en 2023, contre 2,9% un an plus tôt, dans un contexte marqué par de fortes tensions inflationnistes. En perspective, la croissance économique de la sous-région serait à 3,6% en 2024. L’inflation, quant à elle, s’est établie à 4,3% en 2023, contre 3% en 2022. En 2024, elle se replierait à 4%, tout en demeurant au-dessus du seuil communautaire qui est de 3%.
Au niveau national, le C.n.e.f a apprécié les différents modes de financement de l’économie. A ce sujet, il a relevé une hausse de 11,1% de l’encours des crédits bruts à l’économie, à 1.635,5 milliards de francs Cfa, alors que l’encours des créances en souffrance est de 1,4%, à 256,1 milliards de francs Cfa.
Sur le marché des valeurs du trésor de la Cemac, l’encours du Trésor public congolais a atteint 2.272,7 milliards de francs Cfa, en forte hausse de 63,1%. En analysant le rapport du marché des valeurs du trésor sur les crédits au secteur privé, le comité a encouragé le gouvernement à mettre en œuvre les recommandations formulées, pour limiter le risque d’effet d’émission. Concernant les transferts internationaux, ils représentent un solde net positif de 81 milliards de francs Cfa en 2023.
A la fin des travaux, Jean-Baptiste Ondaye a rassuré le nouveau gouverneur de la B.e.a.c «de la disponibilité des autorités congolaises, pour l’accompagner dans l’accomplissement des lourdes et nobles tâches» qui lui sont, «désormais dévolues». «Je ne doute pas de votre capacité à œuvrer sans ménagement dans l’intérêt de la communauté. Les défis sont nombreux. Je ne doute pas qu’ensemble nous parviendrons à les surmonter», a-t-il poursuivi.
Martin
BALOUATA-MALEKA