Le C.p.c-T.p (Cadre permanent de concertation des Trésors publics) des pays de la Cemac (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) a tenu, du 2 au 5 septembre 2024, à Brazzaville, sa 11ème session, en vue de renforcer l’attractivité du marché financier. La cérémonie d’ouverture de cette session, par Raymond Yoka Ikama, président du C.p.c-T.p, a connu la présence de Blaise Ezo’o Engolo, secrétaire général de la Cima (Conférence interafricaine des marchés d’assurance), Mme Nelida Chumo Mata, directrice de la stabilité financière des activités bancaires et du financement des économies à la B.e.a.c, Serge Dino Gassakys, directeur national de la B.e.a.c, Christian Rodrigue Otoly, rapporteur du C.p.c-T.p, Richard Evina Obam, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations et Salvador Mangue Ayingono, secrétaire général la Cosumaf (Commission de surveillance du marché financier).
Le C.p.c-T.p a été institué pour permettre aux responsables des trésors publics et aux différentes administrations financières des pays de la Cemac, d’échanger, de manière régulière, avec l’ensemble des parties prenantes, sur les bonnes pratiques à promouvoir dans le marché des valeurs du trésor de la Cemac, de renforcer la coordination des interventions des Etats sur ce marché, dans l’intérêt de sa dynamisation et de son développement.
Le thème de cette session a porté sur le «développement des capacités organisationnelles et humaines» et sur la déontologie. Après avoir dressé un état des lieux de la problématique de la déontologie dans le marché des valeurs du trésor, il y a eu des échanges qui ont permis aux participants de mieux comprendre la nécessité de se doter d’une bonne organisation interne et des ressources humaines de qualité, pour une bonne gestion des opérations de marché et de proposer des pistes de solutions aux problèmes actuels.
Le marché des valeurs du trésor de la Cemac peut contribuer, de façon durable, à la croissance des économies des pays de la sous-région, si le renforcement des capacités organisationnelles et humaines peut faire partie des politiques managériales des institutions. Il faut, également, ajouter l’éthique et la probité morale des acteurs du marché, dont les S.v.t (Spécialistes des valeurs du trésor), pour apporter des changements à ce marché qui est composé, à 86,8%, d’O.t.a (Obligations du trésor assimilables) et, à 19,4%, de B.t.a (Bons de trésor assimilables).
Au cours des travaux, les participants, notamment les représentants des Trésors publics des États et les régulateurs des marchés de capitaux de la Cemac, ont constaté que globalement, des progrès ont été enregistrés en matière de transparence sur le stock de la dette des Etats, l’amélioration du cadre règlementaire et organisationnel ainsi que le renforcement des capacités des services des trésors. Cependant, des efforts sont toujours attendus, de la part des Etats, dans la mise en œuvre des stratégies d’apurement et de non-accumulation des arriérés, la mise en place des plans nationaux d’éducation financière, la communication avec les acteurs de marché et les investisseurs institutionnels, la mise en place des comptes uniques du trésor, la constitution des coussins de trésorerie et l’observation systématique, par les trésors, des plans annuels de trésorerie.
Avec un encours de 6.931,4 milliards de francs Cfa à fin juillet 2024, le marché des valeurs du trésor de la Cemac connaît, malheureusement, une évolution morose des indicateurs du marché primaire et une atonie du marché secondaire avec l’enregistrement de quelques incidents de paiement. Clôturant les travaux, le président Raymond Yoka Ikama a rassuré qu’«au regard de ce diagnostic, les pistes de solutions et des actions à mener ont été proposées, qui nécessitent un engagement de tous, pour l’atteinte de l’objectif. Sur la question de l’éthique et de la déontologie, un projet de code d’éthique et de déontologie est en cours d’élaboration par la Banque centrale, qui s’appliquerait aux acteurs du marché des valeurs du trésor de la Cemac».
Martin
BALOUATA-MALEKA