Le C.p.m (Comité de politique monétaire) de la B.e.a.c (Banque des Etats de l’Afrique centrale) a tenu sa troisième session ordinaire de l’année 2025, lundi 29 septembre 2025, au siège de la B.e.a.c, à Yaoundé, au Cameroun. Les travaux se sont déroulés sous l’égide du Centrafricain Yvon Sana Bangui, gouverneur de la B.e.a.c, en sa qualité de président de cette instance de la Cemac. Dans la conférence de presse qu’il a tenue à la fin des travaux et qui a été suivie dans les autres capitales des pays membres par visio-conférence, il a fait savoir que le comité s’est penché sur les grandes orientations de la politique monétaire de la sous-région Afrique centrale, dans un contexte international marqué par des défis économiques et financiers. Dans ces conditions, les autorités régionales ont mis en place une stratégie d’import de substitution qui permettra, à terme, de remplacer les importations des biens étrangers par une production locale, pour renforcer et diversifier l’économie locale, tout en allégeant la pression sur les réserves de change.

Si, au niveau mondial, il y a une amélioration des perspectives par rapport aux précédentes prévisions du F.m.i, au niveau sous-régional, les prévisions mises à jour par la B.e.a.c tablent sur un léger ralentissement de la croissance à 2,6%, contre 2,7% en 2024. Il est prévu une atténuation des pressions inflationnistes à 2,6% en 2025, contre 4,1% en 2024. En raison des engagements pris par les Etats, il pourrait y avoir une détérioration du solde budgétaire de moins 1% du P.i.b en 2024 à moins 1,3% en 2025.
Le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir inchangé les taux d’intérêt des appels d’offres à 4,50%, le taux de la facilité de prêt marginal à 6%, le taux de la facilité de dépôt à 0% et les coefficients des réserves obligatoires à 7% sur les exigibilités à vue et à 4,5% sur les exigibilités à terme.
Les réserves de change de la Cemac se situent, quant à elles, à 6.556 milliards de francs Cfa au 31 août 2025. Après la hausse tendancielle enregistrée entre octobre 2024 et mars 2025, soutenue par des décaissements de prêts et la bonne tenue de rétrocession des devises, les réserves de change se sont inscrites sur une tendance baissière avec une vitesse plus prononcée entre juin et août 2025. Sur la même période, le taux de couverture de la monnaie, qui mesure la capacité de la monnaie, à être échangée contre les devises étrangères est tombé de 69,8% à 61,6% au 31 août 2025.
Pour la fin de l’exercice 2025, le Comité de politique monétaire espère que les réserves de change monteront à 7.101,7 milliards de francs Cfa au 31 décembre 2025, correspondant à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 73,2%, après avoir atteint 74,9% en fin 2024.
Le C.p.m estime que le niveau de change reste confortable au regard des objectifs en matière de stabilité externe de la monnaie. Toutefois, avec la facilitation des échanges, les solutions mises en œuvre par la Banque centrale ne sauraient suffire à inverser la tendance. Il est primordial de développer des politiques économiques favorisant la réduction de la dépendance de la sous-région vis-à-vis de l’extérieur. Dans ce sens, les autorités régionales ont mis en place une stratégie d’import de substitution qui permettra à terme de remplacer les importations des biens étrangers par une production locale, pour renforcer et diversifier l’économie locale, tout en allégeant la pression sur les réserves de change.
Concernant les perspectives, l’évolution à moyen terme des réserves de change sont plutôt favorables de 2026 à 2028, après 7.101,4 milliards de francs Cfa en fin 2025, soit une couverture de 4,59 mois d’importation des biens et services. Les réserves de change devraient atteindre 7.707 milliards de francs Cfa, soit 4,91 mois d’importation en 2026, puis 8.372,5 milliards de francs Cfa en 2027 et 9.475,9 milliards en 2028, a expliqué Yvon Sana Bangui.
Cette évolution est à mettre en relation avec la force prévisible des investissements directs étrangers dans les secteurs stratégiques comme les mines, les gaz, l’industrie du bois et bien d’autres, ainsi que les tirages publics à l’extérieur, pour financer les besoins en investissement et surtout les besoins en infrastructures de base dans la sous-région. Sur la même période (2026 à 2028), le taux de couverture extérieure de la monnaie, de 73,2% en 2025, devrait monter en moyenne annuelle autour de 79,6%.
Ces perspectives sont néanmoins susceptibles d’être affectées par la volatilité des prix des hydrocarbures dans un contexte de jeu politique tendu, ainsi que par la conjoncture économique en Chine, principal débouché des matières premières de la sous-région, a-t-il averti. Rappelons qu’à Brazzaville, les journalistes de la presse publique, privée et internationale ont suivi cette conférence de presse, en présence de Serge Dino Daniel Gassackys, directeur national de la B.e.a.c, et des cadres de cette direction.

Martin
BALOUATA-MALEKA

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