C.s.l.c (Conseil supérieur de la liberté de communication)
Avec douleur et émotion, la famille et les collègues ont dit adieu à Pierre Mberri
Les obsèques de Pierre Mberri, directeur de cabinet du président du C.s.l.c (Conseil supérieur de la liberté de communication), décédé dans la nuit du samedi 18 janvier 2025, à l’Hôpital militaire Pierre Mobengo, à Brazzaville, à l’âge de 78 ans, des suites d’une courte maladie, ont eu lieu jeudi 6 février, au cimetière du centre-ville. Sa famille, ses collègues ainsi que ses anciens étudiants du Parcours S.t.c (Sciences et techniques de la communication) de la Faculté des lettres, des arts et des sciences humaines de l’Université Marien Ngouabi lui ont rendu un dernier hommage, au cours d’une cérémonie organisée au secrétariat général du C.s.l.c (ex-siège de Télé-Congo), à Bacongo, sous le patronage de Jean-Pierre N’Goma, vice-président du C.s.l.c, au nom de Philippe Mvouo, le président du C.s.l.c, en séjour médical en France, en présence des hauts-conseillers, des représentants de différentes institutions nationales, etc. A travers le témoignage du Prof Ludovic Miyouna-Tétani, l’ancien collègue enseignant de l’illustre disparu, et l’oraison funèbre délivrée par Théophraste Miettet Likibi, secrétaire général du C.s.l.c, le public a pris la mesure de la personnalité qu’a été Pierre Mberri, dont la vocation au service de la formation des futurs journalistes et sa fibre patriotique ont été soulignées.
L’émotion était grande à la cérémonie d’hommage à Pierre Mberri. C’était dans une atmosphère empreinte de tristesse et de profond respect à la mémoire de l’illustre disparu. A cette occasion, ses collègues, amis et anciens étudiants ont exprimé leur respect pour l’enseignant en journalisme, soulignant son rôle de formateur, sa rigueur dans le travail, sa jovialité, sa modestie, son esprit d’ouverture.
Hommage à Pierre MberriLe Prof Ludovic Miyouna TétaniThéophraste Miettet Likibi prononçant l’oraison funèbreJean-Pierre N’Goma (au milieu) et quelques hauts-conseillers pendant la cérémonieDes personnalités présentes à la cérémonie d’hommage à Pierre Mberri
Après un poème lu par une ancienne étudiante, le témoignage du Prof Ludovic Miyouna-Tétani, ancien collègue de Pierre Mberri à l’Université Marien Ngouabi, ancien sénateur, ont été, sans aucun doute, l’un des moments clés de l’événement. Il a décrit avec brio les traits caractéristiques de la vie de l’enseignant disparu, en utilisant un langage précis, profond et hautement émotionnel. «Pierre Mberri plaçait l’humilité comme valeur cardinale dans la vie sociale. Il ne renonçait pas devant l’adversité de la vie, il était combatif et il arrivait toujours à triompher, parce qu’il avait une ferme volonté. C’était un grand patriote au point où qu’il a refusé certaines propositions à l’étranger, afin de servir son pays», a-t-il déclaré. L’anecdote de leurs retrouvailles dans un nganda (bar ordinaire), en train de casser de l’arachide autour d’un verre a été d’une curiosité qui a dévoilé l’homme simple qu’était Pierre Mberri, l’homme de sciences, mais qui pouvait s’adonner à la vie de Monsieur tout le monde.
Ancien étudiant au Parcours S.t.c et ancien journaliste à Radio et Télé-Congo, Théophraste Miettet Likibi a peint le tableau biographique de Pierre Mberri, l’enfant de Madingou où il est né le 12 novembre 1947, 6ème d’une fratrie de dix enfants, et a fait son parcours scolaire jusqu’au B.e.p.c (Brevet d’études du premier cycle), avant de gagner Brazzaville pour ses études secondaires au Lycée Pierre Savorgnan De Brazza. Un bac littéraire en 1968 lui ouvre les portes du C.e.s.b (Centre d’enseignement supérieur de Brazzaville), l’ancêtre de l’Université Marien Ngouabi, où, deux ans après, avec son premier diplôme supérieur en histoire-géographie, il s’envole pour la France décrocher sa licence. Retour au pays en 1974 pour embrasser une carrière d’enseignant au lycée, tout en collaborant comme «rewriter» (correcteur d’articles) au quotidien national Mweti. En 1977, il repart en France soutenir son doctorat troisième cycle qui lui permet d’être recruté à l’Université Marien Ngouabi, en 1981, comme maître-assistant.
Des membres de la famille éploréeTristesse sur les visages des prochesJean-Pierre N’Goma se recueillant devant la dépouille, après le dépôt de la gerbe de fleurs
«Pierre Mberri a défendu la liberté de la presse et d’informer. Pour lui, les journalistes doivent informer dans le respect de la vérité; informer avec honnêteté, impartialité et loyauté. Il a œuvré pour garantir le pluralisme des médias et des opinions», a-t-il affirmé, en soulignant que «sa vision éclairée et son sens aigu de la responsabilité ont contribué à façonner des politiques qui auront un impact sur les médias de notre pays», a-t-il ajouté. Pierre Mberri a milité aussi en politique, comme membre fondateur du R.d.p.s (Rassemblement pour la démocratie et le progrès social), le parti créé par Jean-Pierre Thystère-Tchicaya. Dépôt de gerbes de fleurs et recueillement devant la dépouille ont conclu la cérémonie d’adieu à Pierre Mberri, qui a été inhumé au cimetière du centre-ville, laissant derrière lui une veuve et sept enfants.