Une délégation du C.s.l.c (Conseil supérieur de la liberté de communication), conduite par le haut-conseiller Joachim Mbanza, président de la Commission administrative et juridique, a échangé, vendredi 5 avril 2024, à l’Hôtel Olympic palace, à Brazzaville, avec une délégation du groupe Canal+ conduite par son directeur Afrique, Jean-Christophe Ramos. Il s’est agi, pour les représentants de Canal+, de présenter l’évolution de la grille des programmes des chaînes Canal+ et obtenir l’assentiment du régulateur. La question du piratage sur Internet des programmes du bouquet Canal+ était aussi au menu de cette rencontre.
Après un huis clos d’environ une heure et demi, la rencontre entre la délégation du C.s.l.c, qui comprenait le haut-conseiller Dominique Asie, le secrétaire général Théophraste Mietté-Likibi et Joseph Bahoua, conseiller spécial du président du C.s.l.c, et la délégation du groupe Canal+ composée de Mme Nathalie Folloroux, directrice des programmes et Jean-Pierre Basseme, directeur général de Canal+ Congo, Jean-Christophe Ramos s’est disposé aux questions de la presse. «Nous sommes venus présenter les axes de développement de notre société ici au Congo et répondre aux exigences du régulateur à notre égard. Il est important que les programmes que nous présentons doivent être acceptés culturellement par notre public africain. La question des L.g.b.t par exemple ne correspond pas à la majorité des pays africains. Il s’agit de présenter des programmes africains pour les Africains. On est en train de travailler avec le conseil, pour que les images non adaptées ne soient pas diffusées dans les chaines africaines», a-t-il déclaré. «Nous avons aussi évoqué les questions de piratage qui font du mal à nous et à l’industrie audiovisuelle congolaise. Les activités de piratage ne rapportent rien au Trésor public congolais. Ces questions préoccupent à la fois le régulateur et nous. C’est donc toujours utile d’échanger sur ces questions», a-t-il poursuivi.
Il faut dire que le public africain des programmes Canal+ s’était indigné, il y a quelques mois, de voir que les programmes de ce groupe audiovisuel français de télévision payante comportaient des scènes d’homosexualité qui bousculent les habitudes culturelles africaines. En septembre 2023, le C.n.c (Conseil national de la communication), l’institution de régulation des médias du Cameroun, avait pris la décision de suspendre, «sans délai et jusqu’à nouvel avis», la diffusion de la chaîne «Canal+ Elles», en dénonçant des «programmes véhiculant des pratiques obscènes à tendance homosexuelle et portant atteinte aux lois et valeurs en vigueur dans le pays». Deux semaines après, tout était rentré dans l’ordre et la chaîne était autorisée à diffuser ses programmes.
Partant de là, le Groupe Canal+ a revu les programmes de ses six chaînes (Canal+ Première, Pop, Cinéma, Action, Elles et Family) en adaptant son éthique aux réalités culturelles africaines. Et Nathalie Folloroux a présenté à la délégation du C.s.l.c l’évolution des programmes des chaînes Canal+ destinées au continent africain et les principes éthiques qui les gouvernent dorénavant, en mettant un terme à toute tendance homosexuelle.
Le directeur Afrique du Groupe Canal+ a, par ailleurs, promis que sa société travaille pour équilibrer la production de ses programmes diffusés en Afrique de l’Ouest et ceux diffusés en Afrique centrale, comme l’a souhaité le C.s.l.c. A en croire Jean-Christophe Ramos, le groupe Canal+ opère, depuis plus de 30 ans, dans 25 pays africains, atteignant aujourd’hui 50 millions de familles.
Hervé EKIRONO