Le C.s.l.c (Conseil supérieur de la liberté de communication) a organisé, avec l’appui de la représentation de l’Unesco au Congo, samedi 9 novembre 2024, au Centre «Work space», situé en face du siège de Télé-Congo Pointe-Noire, une conférence-débat à laquelle une vingtaine de journalistes et responsables de médias ont pris part. Sous le patronage du haut-conseiller Joachim Mbanza, qui a représenté le président du C.s.l.c, la participation de Théophile Miettet-Likibi, secrétaire général du C.s.l.c, et de quelques membres du cabinet du président du conseil, cette conférence-débat, dont l’organisation sur place a été coordonnée par Léon Jean-Félix Evongo, délégué du C.s.l.c au Kouilou et à Pointe-Noire, a porté sur la co-régulation et l’auto-régulation, à l’heure où le secteur de la communication fait face aux défis posés par les réseaux et médias sociaux.

Une vue des participants.

Dans son mot d’ouverture, le haut-conseiller Joachim Mbanza a indiqué que la conférence-débat de Pointe-Noire sur la co-régulation et l’auto-régulation offrait l’occasion de revenir sur la journée nationale du régulateur, lancée l’année dernière par le président du conseil, le 31 mai, et qui n’a pas pu être célébrée cette année, faute de budget.
Deux communications ont été présentées au cours de cette conférence-débat. La première a porté sur le «champ d’action du conseil en matière de régulation», présentée par Théophile Miettet-Likibi et la deuxième sur les «défis de la co-régulation et l’auto-régulation», par la haut-conseiller Mbanza, le tout, sous la coordination de Joseph Bahoua, maître de cérémonie, conseiller spécial du président du conseil.
Miettet-Likibi s’est appuyé sur le cadre juridique, notamment la loi organique du conseil pour rappeler le champ d’action de régulation du C.s.l.c, en expliquant comment l’institution mène son travail de régulation. Le haut-conseiller Mbanza a d’abord rappelé l’histoire qui a conduit à la mise en place des institutions de régulation de la communication dans les pays démocratiques et défini la régulation, avant de décortiquer les concepts de co-régulation et d’auto-régulation. Pour lui, les défis, c’est surtout avec la communication en ligne. Car, nouveaux médias riment désormais avec nouveaux défis. «Mais, comment mettre cela en pratique, quand on sait qu’il y a des médias en ligne animés par des compatriotes de la diaspora, qui se sentent hors d’atteinte et qui se permettent tout? Comment mettre cela en pratique, quand on sait qu’il y a des pages de réseaux sociaux ouvertes sur la base de fausses identités? Comment mettre cela en pratique, quand on sait que les articles sur Internet sont souvent anonymes ou d’origine inconnue? On peut ramener à l’ordre les journalistes qui travaillent en ligne, mais comment le faire pour les simples citoyens sur lesquels le C.s.l.c n’a pas de pouvoir coercitif direct et dont la communication n’est pas la profession?», s’est interrogé le haut-conseiller.

Une vue des journallistes pendant la conférence-débat.

En partageant ces interrogations, l’ancien directeur de publication La Semaine Africaine a brossé un tableau dont la lecture fait froid au dos, lorsqu’on se réfère aux multiples scandales causés par les médias en ligne où les amateurs semblent avoir pris le dessus sur les professionnels. Comme si des civils manipulaient des armes de guerre.
«En matière de co-régulation, le C.s.l.c travaille par exemple avec l’U.p.p.c (Union des professionnels de la presse du Congo), le J.e.c (Journalisme et éthique Congo) et d’autres organisations professionnelles», a-t-il rappelé, en précisant que l’auto-régulation est le fait des professionnels eux-mêmes qui s’organisent, pour prévenir les fautes que les médias peuvent commettre dans l’exercice du métier. Le débat qui a suivi s’est focalisé sur l’importance de la carte de presse et sa délivrance par le C.s.l.c, la formation des journalistes et la nécessité, pour les professionnels de Pointe-Noire, de s’organiser en associations, pour lutter à l’amélioration de la condition économique du journaliste et bien travailler avec le conseil, comme le font déjà leurs collègues de Brazzaville.

John NDINGA NGOMA

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