C.j.c.d (Collectif des jeunes du Congo et de la diaspora)
Castellin Cédric Balou et ses trois camarades remis en liberté
Président du C.j.c.d (Collectif des jeunes du Congo et de la diaspora), Castellin Cédric Balou et trois responsables de son association étaient arrêtés, par la gendarmerie, le vendredi 26 juillet 2024, après la «marche contre la misère» qu’ils avaient organisée et qui s’était terminée devant le siège de la Primature, à Brazzaville, où ils manifestaient. Ils ont été libérés le lundi 29 juillet dans la matinée, sur instruction du Premier ministre chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, qui n’était au courant de l’arrestation des quatre jeunes qu’en fin de week-end.
Le jour même de la marche, le vendredi 26 juillet, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso n’était pas au courant qu’une manifestation s’était tenue devant la Primature, à la suite d’une marche organisée par les jeunes. D’autant plus que le Collectif des jeunes du Congo et de la diaspora n’avait jamais déposé un avis de manifestation. Lorsque les participants à «la marche de la misère», une trentaine de personnes environ, sont arrivées devant la Primature, c’est le service de sécurité, notamment la garde républicaine, qui s’est occupé d’eux. Un renfort de la gendarmerie était appelé.
Castellin Cédric Balou et trois responsables de son association (Melvin Louwamou, René Manaka et Honoré Katendé) étaient admis dans l’enceinte de la Primature pour que le service de sécurité se renseigne sur le motif de leur manifestation. N’ayant pas l’autorisation de manifester délivrée par la Préfecture de Brazzaville, ils ont été arrêtés. Tout avait été donc géré par le service de sécurité.
L’information sur l’arrestation de Castellin Cédric Balou et trois responsables de son association étant diffusée sur les réseaux sociaux et certains médias, les autorités ont fini par en être alertées. Après vérification, le Premier ministre s’est rendu compte que les infortunés étaient interpellés dans l’enceinte même de la Primature. Ce qu’il n’a pas admis. Depuis qu’il est au gouvernement, il n’a jamais ordonné l’arrestation de manifestants pacifiques et surtout pas dans l’enceinte de l’institution qu’il dirige. Et même si les responsables du Collectif des jeunes du Congo et de la diaspora étaient passibles de poursuites au tribunal, pour avoir organisé une manifestation publique sans en avoir reçu l’autorisation et pour tentative de trouble à l’ordre public devant la Primature, il considère que la procédure de leur arrestation comportait déjà un vice de forme qui ne pouvait pas légitimer une procédure judiciaire. D’où son instruction à remettre ces jeunes en liberté. Ce qui a été fait dès le lundi 29 juillet dans la matinée.
Après avoir retrouvé sa liberté, Castellin Cédric Balou s’est fendu d’un message vidéo sur les réseaux sociaux, pour remercier ceux qui se sont mobilisés pour sa cause et ceux qui lui ont rendu visite en prison, promettant de poursuivre les marches contre le gouvernement qu’il qualifie d’incompétent. Le moins qu’on puisse souhaiter, pour lui, en tant qu’observateur, c’est de savoir respecter les lois de son pays, dans son combat politique, car autant la démocratie reconnaît des droits aux citoyens, autant elle leur confrère aussi des devoirs qui, quand ils sont foulés au pied, conduit à des situations difficiles comme la perte de liberté, du fait de la justice.
Urbain NZABANI
Déclaration de Castellin Cédric Balou, après sa remise en liberté