La nouvelle Constitution en République Centrafricaine, soumise au référendum du dimanche 30 juillet 2023, a recueilli 95,21% de «oui», contre 4,79% de «non», et sur un corps électoral de 1.949.390 Centrafricains inscrits, 1.134.953 se sont rendus aux urnes, soit un taux de participation de 58,22 %. Ce sont les résultats publiés dimanche 6 août dernier, par l’A.n.e (Autorité nationale des élections). La Cour constitutionnelle a quinze jours, pour confirmer ces résultats, mais il n’y a aucun suspense, après la révocation, en 2022, par le Président Faustin Archange Touadéra, de sa présidente, Mme Danièle Darlan, qui s’opposait au projet de nouvelle Constitution.
Après près d’une semaine de compilation des données du référendum constitutionnel, l’A.n.e, l’organe en charge de l’organisation des élections en République Centrafricaine, a commencé dans la nuit du samedi au dimanche 6 août, à proclamer les résultats provisoires, bureau de vote par bureau de vote.
En effet, le 30 juillet, les Centrafricains étaient appelés à se prononcer sur une nouvelle Constitution, qui prévoit notamment la prolongation de la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans, la suppression de la limitation du nombre de mandats présidentiels et l’exclusion des citoyens possédant la double nationalité de la course présidentielle. Ce projet de nouvelle Constitution est vivement critiqué par les opposants regroupés au sein du B.r.d.c (Bloc républicain pour la défense de la Constitution). Ils considèrent que c’est un recul de la démocratie centrafricaine. «Le peuple n’a pas demandé une nouvelle Constitution», se défend Me Crépin Mboli-Goumba, coordonnateur du B.r.d.c qui veut empêcher la mise en œuvre de cette Constitution. «Le peuple, qui est maltraité, humilié et violé tous les jours, a d’autres préoccupations qui n’ont rien avoir avec la Constitution, mais qui a tout à voir avec son bien-être. La sécurité, l’éducation, la mise à disposition d’infrastructures dignes de nom pour donner du contenu à cette prescription constitutionnelle qui est la liberté d’aller et venir», a-t-il poursuivi.
Arrivé au pouvoir en mars 2016, le Président Faustin Archange Touadéra a été réélu dès le premier tour du scrutin du 27 décembre 2020, avec 53,92% des voix. La nouvelle Constitution lui ouvre la voie de l’éternité au pouvoir, puisqu’il peut être réélu autant qu’il le souhaite, dans un pays toujours confronté à l’insécurité des mouvements armés.
Roland KOULOUNGOU