Mais ça patine partout, Chef! Ça patine pour les ordures; ça patine pour l’eau; ça patine pour l’électricité; ça patine pour les pensions; ça patine pour le système productif; ça patine pour l’école.
C’est bien avant même que l’on constate que le ver est dans le fruit, que ça patine partout. Chef, on a besoin de libérer les énergies créatrices. On a besoin que mille fleurs éclosent, que l’intelligence collective émerge, que l’expertise nationale montre ce dont elle est capable.
Chef, on veut que la Nation congolaise sorte de cette espèce de torpeur qui annihile l’action créatrice des masses. Chef, nous avons une forte densité en neurones, qui ne cherchent qu’à libérer tout leur potentiel créatif. Chef, nous avons besoin d’une destruction créatrice, comme le disait Schumpeter, c’est-à-dire, la nouveauté qui rend obsolète l’existant. Parce que, Chef, il y a des procédures obsolètes; il y a des hommes et des femmes obsolètes; il y a des administrations obsolètes; il y a des décisions obsolètes; il y a des comportements obsolètes; il y a des forces publiques obsolètes, celles qui font patiner vos instructions.
Chef, permettez que je vous dise respectueusement: «Ordo ab Chao, et Fiat Lux». Mais, Chef, comme vous êtes le maître des horloges, j’ose espérer que la patinoire sera fermée et définitivement, pour que rien ne patine plus et qu’alors, on avancera.
Prométhée



