Pour développer un pays, il faut l’aimer et aimer son peuple, de la manière dont on aime les siens. Quand les responsabilités publiques ne servent plus qu’à assouvir ses intérêts, en minimisant l’intérêt général, le jeu est renversé et le développement du pays devient un horizon brouillé. Dans une réflexion antérieure, à propos de l’intérêt, notre rédaction disait ceci.
L’exercice du pouvoir, à n’importe quel échelon et dans n’importe quelle catégorie sociale, consiste toujours à faire passer l’intérêt général devant l’intérêt particulier. Qu’il s’agisse d’un chef de classe, d’un chef de village, d’un chef de service, d’un directeur, d’un commandant, d’un ministre ou d’un président, l’exercice du pouvoir qui lui est attribué consiste fondamentalement à privilégier l’intérêt collectif devant l’intérêt particulier. Cette dimension confère en plus la légitimité intrinsèque de l’exercice du pouvoir. On vous reconnaît chef, parce que vous protégez tout le monde. Car, le leadership est fondamentalement lié à l’organisation de la société et à sa nature. Aucune société ne peut s’organiser sans leadership.
Or, il est de connaissance générale que «l’intérêt est le mobile des actes humains». Autrement dit, «il n’y a rien pour rien». L’humain n’agit pas, s’il ne trouve aucun intérêt à agir. Cet intérêt peut être particulier ou collectif. Mais, généralement, l’humain agit d’abord pour son intérêt. Même devant l’intérêt collectif, il cherche à gagner d’abord son intérêt. C’est le combat éternel entre lui et la société. Le pouvoir permet de faire passer l’intérêt général avant les intérêts particuliers. Quand il ne réussit pas cet exercice, l’organisation de la société s’en trouve compromise.
Faire passer l’intérêt général avant les intérêts particuliers est un combat sans répit. C’est le sort dans lequel tout chef se retrouve solitaire dans l’exercice du pouvoir. Au niveau d’un Etat, cela prend des dimensions évidement complexes et sensibles. Le Chef de l’Etat est la colonne principale sur laquelle repose l’organisation de l’Etat, l’appareil qui gouverne la société et qui la fait avancer. Le développement est la caractéristique fondamentale des sociétés modernes. Et comme disait l’ancien Président français, Jacques Chirac, «un chef, c’est fait pour cheffer».
L’HORIZON AFRICAIN