A l’initiative du Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, le Congo accueille, du mardi 2 au vendredi 5 juillet 2024, la première édition de la Ciar (Conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement) dont les travaux se tiennent au Centre des conférences internationales de Kintélé, une commune au Nord de Brazzaville. Cette première conférence s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Décennie africaine et mondiale d’afforestation et de reboisement et répond à l’ambition du Congo d’être un modèle en matière de planting d’arbres et de préservation de la biodiversité.
C’est d’ailleurs par une opération de planting de masse, samedi 29 juin, au village Bambou-Mingali, à 60 km au Nord de Brazzaville, dans le District d’Igné (Département du Pool), sous le patronage de la ministre de l’économie forestière, Rosalie Matondo, que le gouvernement a annoncé les couleurs de la tenue de la Ciar. A cette occasion, 55.555 plants d’acacia ont été mis en terre, pour laisser pousser la forêt de la première édition de la Ciar.
Co-organisée par la Commission de l’Union africaine, le Forum des Nations unies sur les forêts, le Forum forestier africain et le gouvernement congolais, la Ciar vise entre autres, à bâtir une stratégie consensuelle quant à l’augmentation de la superficie forestière mondiale sur la base d’une coopération internationale, à travers la systématisation des activités d’afforestation et de reboisement. Il s’agit, en effet, d’accroître la capacité de séquestration de carbone atmosphérique dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, contribuer à la préservation de l’habitat, la biodiversité, soutenir et maximiser la production des biens et services issus des forêts.
De manière spécifique, la conférence internationale de Brazzaville vise à faire un état des lieux de l’afforestation et du reboisement à l’échelle mondiale; adopter une stratégie mondiale d’afforestation et de reboisement, incluant des aspects techniques, scientifiques et financiers; solliciter l’inscription de la «Décennie africaine et mondiale de l’afforestation» dans l’agenda des Nations Unies, au moyen d’une déclaration mondiale sur l’afforestation et le reboisement et à désigner un organe de suivi de la mise en œuvre des recommandations de la conférence.
Il faut dire que la tenue de cette conférence, la première du genre, est motivée par l’inaction de la communauté internationale quant à la mise en œuvre des engagements pris par les Etats dans le cadre de l’accord de Paris. En clair, le constat qui se dégage, depuis cet accord, est que le dérèglement climatique s’accélère. Le sixième rapport du G.i.e.c (Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), notamment sur les impacts d’adaptation et la vulnérabilité, paru au mois de février 2022, montre clairement que de nombreux risques climatiques sont plus importants que prévus, en particulier pour les pays africains, en raison de leur vulnérabilité.
Face à ce péril climatique dont les retombées pourront compromettre l’atteinte des O.d.d (Objectifs du développement durable), dans le cadre de l’agenda 2030, d’une part, et ceux de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, d’autre part, et indépendamment des solutions technologiques envisageables, le niveau d’engagement collectif visant la préservation des forêts en général, et des forêts tropicales en particulier, considérées comme des poumons de l’humanité, s’avère incontestablement utile et se doit de monter d’un cran. D’où l’organisation de la première conférence sur l’afforestation, Brazzaville 2024.
La conférence a démarré par le segment des experts, du mardi 2 au mercredi 3 juillet. Après la session ministérielle, le jeudi 4 juillet, les Chefs d’Etat tiennent leur huis-clos le vendredi, précédé d’une cérémonie d’ouverture consacrée aux discours sur les arbres et les forêts capables de nous protéger de la déréglementation climatique, avant de boucler l’évènement par une conférence de presse, en fin de matinée.
Hervé EKIRONO