Clotaire Mboussa-Ellah préoccupé par l’introduction de la biométrie dans le processus électoral
Au cours d’un point de presse qu’il a tenu, jeudi 16 janvier 2025, dans la salle Mgr Louis Badila, au siège du journal La Semaine Africaine, à Brazzaville, Clotaire Mboussa-Ellah, président du C.a.r (Comité d’actions pour le renouveau), situé à l’opposition, a remis sur la sellette la question de l’introduction de la biométrie dans le processus électoral, comme prévu par la Concertation politique de Dolisie en 2013. Certains responsables des partis frères, notamment une délégation de la Copar (Convention des partis républicains) conduite par son coordonnateur général, Chris Antoine Walembaud, et Mélaine Destin Gavet Elengo, président du M.r (Mouvement républicain) ont assisté à ce point de presse.
Dans la déclaration qu’il a rendue publique au cours de son point de presse, Clotaire Mboussa-Ellah a abordé des questions liées à l’organisation des élections, dans la perspective de la présidentielle de 2026. Dès l’entame de son propos, il a déclaré que «l’élection du Président de la République est un processus crucial qui doit être mené avec soin et précaution, afin d’éviter toute forme de tensions politiques préjudiciables à la stabilité et à l’unité nationale. Ce processus électoral, que nous voudrions voir se dérouler de manière transparente et démocratique, garantira la légitimité du futur dirigeant, tout en préservant l’intégrité des institutions».
Clotaire Mboussa-EllahLes responsables des partis frères, pendant le point de pressePendant le point de presse
Avec le franc parler qui le caractérise, Clotaire Mboussa-Ellah a évoqué l’introduction de la biométrie dans le système électoral national comme prévu. Mais, il pose une question aux acteurs politiques, ceux de la majorité comme ceux de l’opposition, celle de savoir «si nous pouvons réaliser de véritables opérations de la biométrie avant l’élection du Président de la République prévue en mars 2026, dans les mois qui nous séparent de celle-ci? Cette question est restée au cœur du débat politique: la gouvernance électorale».
Il a rappelé que «la biométrie électorale veut dire l’identification des électeurs et la création de cartes biométriques avec photo. Elle a été vivement recommandée et ce, depuis la concertation politique de Dolisie en 2013. Elle suscite un grand intérêt au sein de la classe politique, en raison de son potentiel dans le renforcement de la transparence et l’intégrité du processus électoral. Depuis lors, toutes les réunions politiques, y compris le dialogue national de Sibiti en 2015, ont unanimement contenu cette initiative avant-gardiste». «Mais l’urgence aujourd’hui, c’est d’évaluer en profondeur l’efficacité et la faisabilité de la biométrie, compte-tenu notamment des délais impliqués dans sa mise en œuvre. Aussi, dans la situation actuelle, de décider si la biométrie doit se baser sur le R.g.p.h-5 ou s’il faut déterminer un corps électoral au moyen d’un recensement administratif spécial ou distinct pour garantir l’exactitude et la fiabilité des listes électorales», a-t-il se demande-t-il. «La complexité liée à la biométrie électorale, que nous estimons la meilleure, est de divers facteurs, notamment nos capacités technologiques, les mesures de sécurité des données, l’exploration des implications potentielles de l’adoption des technologies biométriques dans notre contexte électoral, le cadre juridique et les problèmes d’accessibilité avec les défis multiformes pour son intégration. La question que nous devons nous poser, désormais, repose sur la méthodologie de détermination du corps électoral pour l’élection de 2026», a-t-il poursuivi.
Selon lui, «la clarté que nous voulons pour ce texte est essentielle, pour garantir la confiance entre le gouvernement et les acteurs politiques. La révision de la loi électorale, nous disons, est cruciale, pour renforcer la démocratie et consolider les principes fondamentaux de la gouvernance électorale, ainsi que pour prévenir tout litige ou contestation qui pourrait compromettre l’intégrité du processus électoral».
Clotaire Mboussa-Ellah pense que «c’est fort de ce contexte de consolidation de la démocratie et la préservation de la paix qu’il nous paraît impératif de mener une réflexion approfondie et une méthodologie de détermination du corps électoral, ce qui n’est pas simple que parmi ces questions d’intérêt national qu’il ne faut pas sous-estimer». «Malgré la formation de multiples alliances et la mise en commun des ressources, la nature fragmentée de l’opposition a constitué un obstacle important à son organisation. Ce manque d’unité a non seulement affaibli son impact, mais a également permis à ces adversaires d’exploiter ses divisions», a-t-il dit sur l’opposition.
Le président du C.a.r a aussi abordé la question des réformes économiques. «Face à la mondialisation, notre pays a droit pour sa modernisation et pour rester compétitif. Ce qui nécessite bien sûr des changements et des réformes dans nos institutions économiques. Ainsi dépendront-elles de la gestion. Il faut la bonne gestion de ces institutions économiques pour garantir le développement. Les structures telles que la Direction générale de l’économie, le Centre national d’informations économiques et de conseils en gestion et l’Institut national de la statistique servent à évaluer les performances économiques dans notre pays et à organiser des informations, facilitant ainsi la compréhension des données pour l’exécutif, c’est-à-dire le gouvernement», a-t-il dit. Enfin, il a annoncé l’organisation d’un congrès pour son parti afin de le rendre plus efficace et déterminé dans le combat politique.
Propos recueillis et présentés parChrysostome FOUCK ZONZEKA