Dans le discours qu’il a prononcé lundi 23 décembre 2024, à la cérémonie de clôture de la septième session ordinaire budgétaire, Isidore Mvouba, président de l’assemblée nationale, a salué l’instauration du budget-programme, «qui met un terme au budget des moyens». «Cette nouvelle expérience exige de tous les ministères et de toutes les institutions une remise en cause de leur manière de faire, leur manière d’être, leur manière de gérer la chose publique, en un mot, un changement de paradigme qui demande innovation et adaptabilité», a-t-il déclaré.
Avant de démarrer son propos, le président de l’assemblée nationale a, une fois de plus, eu une pensée à l’égard du député Albert Moungondo. «Le 12 décembre dernier, un de nos collègues, brillant et compétent, intervenant toujours à propos, au sein de notre chambre, a été fauché par la main implacable et impitoyable de la mort. C’est ainsi que vient de nous quitter l’honorable Albert Moungondo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, qui se trouvait à Bruxelles, pour des soins. L’Honorable Albert Moungondo ne ceindra plus, hélas, son écharpe tricolore qu’il portait avec élégance et toujours avec dignité. Notre douleur est immense», s’est-il exprimé, avant de présenter ses condoléances les plus attristées à sa famille et à ses compagnons politiques.
Au cours de cette session, les députés ont adopté la loi de finances exercice 2025 et la loi de règlement exercice 2023. Pour lui, «voter la loi de finances 2025, d’essence F.m.i compatible, revient à donner à notre pays qui en a tant besoin, des ressources nécessaires à son projet de développement dans un contexte difficile». Après avoir rappelé que «le budget 2025 est un budget-programme qui met un terme au budget de moyens», et appelé les institutions à «un changement de paradigme qui demande innovation et adaptabilité», il a insisté «que désormais, la mobilisation des ressources financières doit être menée sous le sceau de la modernisation, de l’informatisation et de la digitalisation, comme l’exige, à juste raison, le Président Denis Sassou-Nguesso. L’optimisation des procédures de collectes des recettes publiques est à ce prix». Une autre raison qui l’a poussé à saluer l’adoption du budget de l’Etat, c’est qu’il consacre «une part non négligeable aux questions sociales des honorables députés». De même, il a mis dans le compte de l’orthodoxie financière, l’adoption de la loi de règlement 2023.
Isidore Mvouba a félicité les trois parlementaires à l’origine de propositions de loi comblant de grands vides juridiques dans notre pays. «Au cours de cette session qui s’achève en beauté, nous avons examiné trois propositions de loi qui comblent des vides juridiques abyssaux dans les domaines de l’organisation du métier d’architecte, la lutte contre l’usage des substances psychotropes, et la procréation médicalement assistée ou P.m.a. La P.m.a qui peut poser problème au plan culturel et éthique, est un outil utile et efficace contre l’infertilité des couples. La P.m.a a vocation à mettre fin aux drames que vivent les hommes et les femmes qui connaissent la calamite, l’angoisse et le désespoir de l’infertilité. Que de familles disloquées pour cela! Pour tout dire, je tiens à féliciter solennellement les Honorables députés Antoine Bokolojoué, Yves-Fortuné Moundélé-Ngollo Ehourossia et le vénérable sénateur Julien Ignace Matétémounoi, qui sont les brillants promoteurs de ces propositions de loi. Nous avons la une avancée importante, il faut le souligner», a-t-il déclaré.
Il a aussi rendu «un hommage mérité» aux fonctionnaires de l’assemblée nationale, «pour le travail de qualité qu’ils réalisent au quotidien», tout en soulignant «la contribution des cadres du secrétariat national, pour ne pas parler de la secrétaire générale elle-même, aux côtés de ceux des deux questures, dans l’adoption de la nouvelle nomenclature budgétaire de l’assemblée nationale».
Enfin, dans les débuts de son discours, Isidore Mvouba a relevé le fait que la cérémonie de clôture de la septième session budgétaire de l’assemblée nationale se tenait à peine un mois après «l’important message de Son Excellence Monsieur le Président de la République, sur l’état de la Nation, devant le parlement réuni en congrès, le 28 novembre 2024». Pour lui, «ce fut un moment de communion fusionnelle d’un Président de la République avec son peuple. Ce fut un moment de parler vrai dans lequel les Congolaises et les Congolais se sont retrouvés, n’en déplaise aux esprits chagrins. Ceux-la mêmes qui, par des discours insidieux, veulent entraîner le peuple congolais vers les sentiers nauséabonds de la division. Le peuple congolais qui n’a que trop souffert et qui goutte aujourd’hui, avec délectation, les fruits délicieux de la paix obtenue de haute lutte grâce à la maestria de Denis Sassou-Nguesso, ne suivra pas, pour sûr, ces marchands d’illusions».
Propos recueillis
par Jean-Clotaire DIATOU