A l’issue d’une réunion interministérielle tenue lundi 6 janvier 2025, à la Primature, à Brazzaville, sous le patronage du Premier ministre Anatole Collinet Makosso, avec la participation des ministres et représentants du Ministère de l’économie et des finances et du Ministère du budget, des comptes publics et du portefeuille public, il a été décidé que, pour la collecte des recettes fiscales et douanières, le passage du Gup (Guichet unique de paiement) géré par la Banque postale du Congo, au Cut (Compte unique du trésor) sous la responsabilité du Trésor public, se fera de manière «ordonnée et progressive», selon un calendrier qui sera mis en place par un comité interministériel. En attendant, «les impôts et droits de douanes vont continuer à être payés dans les points Gup de la Banque postale».
Le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a mis un terme à la guerre entre Gupistes et Cutistes sur la collecte des recettes fiscales et douanières. Le chef du gouvernement a réuni les protagonistes de ce conflit, pour trouver un compromis. «Mieux vaut tard que jamais», dit l’adage. Les Congolais étaient scandalisés par le désordre engendré par les directeurs généraux du Trésor public et des douanes et droits indirects, à la suite de publication de décisions contradictoires sur le paiement des droits de douane.
Ce différend est né à la suite de l’instruction du Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, qui a prescrit qu’«à compter du 1er janvier 2025, les paiements, au profit de l’Etat et de ses entités publiques, devront se faire par des moyens sécurisés, garantissant leur traçabilité et leur centralisation au niveau du Trésor public», annoncée dans son message sur l’état de la Nation, le 28 novembre dernier.
Par ailleurs, la non-prise en compte, dans la version finale de la loi de finances 2025, de trois amendements pourtant validés par les parties concernées a donné l’impression que le parlement s’opposait à l’instruction du Chef de l’Etat d’arrimer le pays aux normes de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). L’assemblée nationale a répliqué que cette non-prise en compte a été causée par un vice de procédure. L’on suppose que tout cela rentrera dans l’ordre et que les amendements seront intégrés, pour ne pas perdre de temps.
Le Congo se doit de se mettre en phase avec les normes de la Cemac en matière de collectes des recettes publiques qui, au bout du processus de transfert mis en place, devront être directement versées au Trésor public et entreposées dans son compte unique à la B.e.a.c (Banque des Etats de l’Afrique centrale).
Urbain NZABANI